2005-08-24

La fausse querelle de la privatisation des autoroutes

France

Le gouvernement français a entrepris de céder trois sociétés d'autoroutes (APRR, ASF, Sanef), dont il détient encore des parts.

La polémique sur la "cession de bijoux de famille" est absurde. L'Etat se borne à céder, certes un savoir-faire, mais surtout des revenus de concessions, limitées dans le temps.

Cela signifie que la propriété des autoroutes revient, in fine, dans quelques décennies à l'Etat. Pour schématiser, en simplifiant, l'Etat empoche aujourd'hui les revenus de demain. Mais cela ne change rien en principe au montant global du produit des concessions, qu'elles soient cédées ou non (en tenant compte de l'actualisation).

Les bonnes questions à poser sont notamment :
- l'usage qui sera fait du produit de cet encaissement anticipé : dépenses supplémentaires, ou désendettement ?
- le caractère alarmant ou non de ce qui ressemble à un expédient pour boucler un budget mis en péril par des prévisions irréalistes et, partant, irresponsables lors de son vote initial ;
- et enfin, la raison de la nécessité de recourir à un tel expédient, dont la cause arithmétique toute simple est l'excès des dépenses publiques sur les recettes, qui a conduit à une dette publique aujourd'hui estimée à 1104 milliards d'euros (soit 17653 € par habitant).

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