Journal libéral francophone
Deminuendus est sumptus publicus
« La Loi devenue l'instrument de toutes les cupidités, au lieu d'en être le frein ! » (Frédéric Bastiat)
Affichage des articles dont le libellé est économie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est économie. Afficher tous les articles
2020-05-02
2020-05-01
2020-04-30
2014-03-22
1905 // 2014 : pour la séparation de l'économie et de l'Etat
Ayn Rand : "I am for the separation of state and economics, just as we had separation of state and church, which led to peaceful coexistence among different religions, after a period of religious wars, so the same applies to economics. If you separate the government from economics, if you do not regulate production and trade, you will have peaceful cooperation and harmony and justice among men."
2014-01-18
2012-07-21
2012-06-04
Blocage des loyers : les effets pervers #logement
Blocage des loyers : inégalité des territoires et mal-logement
"Dans la sphère économique, un acte, une habitude, une institution, une loi n’engendrent pas seulement un effet, mais une série d’effets. De ces effets, le premier seul est immédiat ; il se manifeste simultanément avec sa cause, on le voit. Les autres ne se déroulent que successivement, on ne les voit pas ; heureux si on les prévoit.
Entre un mauvais et un bon économiste, voici toute la différence : l’un s’en tient à l’effet visible ; l’autre tient compte et de l’effet qu’on voit et de ceux qu’il faut prévoir.
Mais cette différence est énorme, car il arrive presque toujours que, lorsque la conséquence immédiate est favorable, les conséquences ultérieures sont funestes, et vice versa. — D’où il suit que le mauvais économiste poursuit un petit bien actuel qui sera suivi d’un grand mal à venir, tandis que le vrai économiste poursuit un grand bien à venir, au risque d’une petit mal actuel.
Comme le disait ainsi Frédéric Bastiat, il y a "ce qu'on voit" : le blocage des loyers à la relocation, idée naïve pleine de bonnes intentions annoncée par la ministre de "l'égalité des territoires et du logement". Formidable, pense le quidam.
Mais il y a "ce qu'on ne voit pas" :
- une atteinte à la liberté contractuelle, à un moment où personne n'est lésé, personne n'étant obligé de contracter (on n'est pas dans le cas de la révision annuelle, où le locataire subit l'augmentation, à laquelle il ne peut échapper qu'en déménageant) ;
- cette restriction à la liberté de disposer de son bien est une atteinte à la propriété privée, garantie par l'article 17 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ;
- les propriétaires auront intérêt à appliquer systématiquement l'augmentation maximale de la révision annuelle des loyers, ne pouvant plus rattraper un retard pris sur l'inflation lors de la relocation ;
- les investisseurs auront intérêt à ne pas investir dans la construction de logements neufs en France en vue de les louer, dès lors qu'ils perdent la possibilité d'ajuster le rendement du capital investi, par rapport à l'immobilier dans d'autres pays européens, ou à d'autres catégories d'actifs, comme les actions ou les obligations ;
- la construction d'une bureaucratie coûteuse et inquisitrice, pour obtenir toutes les données sur les loyers, et la définition arbitraires d'un zonage inégalitaire du territoire, propice aux pressions des intérêts particuliers;
- au total, on sait, depuis des décennies, pour l'avoir essayé, et abandonné par l'ordonnance Chirac du 1er décembre 1986, que le contrôle des prix ne fonctionne pas: il est contre-productif, c'est-à-dire qu'il produit les effets contraires à ceux qu'il recherche.
Avec le blocage des loyers, Cécile Duflot veut louer plus pour moins cher. Mais la réalité est qu'à cause du blocage des loyers, on louera moins pour plus cher.
2012-04-07
2012-03-20
Libres de choisir !
L'Institut Coppet publie des vidéos sous-titrées de la série d'émissions télévisées qui changea l'Amérique, sur "La liberté du choix". À regarder !
2012-03-04
Où va l’économie numérique ? Vers une innovation sans emplois ?
Commentaires laissés sur l'article : Où va l’économie numérique ? Vers une innovation sans emplois ?
"Bon article. Des difficultés réelles sont évoquées. Pourtant, quelles conclusions en tirer ?
Préférons-nous l’époque où Detroit avait des usines mécaniques et où la Chine était agricole et où il n’y avait pas d’iPhone ? Préférons-nous l’époque où nous étions riches et où eux étaient pauvres ? Espérons-nous trouver la machine à remonter le temps ? Rêvons-nous de remettre des frontières, pour payer très chers des produits que nous trouvons déjà trop chers, à une époque où grondent les manifestations contre « la vie chère » ?
Pour ceux que les idées dérangeantes intéressent, je vous conseille de faire les recherches suivantes :
« Friedman histoire du crayon » et « Bastiat troisième bras ».
Oui, le marché est la solution la plus efficace pour allouer les ressources et produire plus de ce qui est demandé pour moins cher. Oui, des activités nouvelles naissent, et d’autres disparaissent. Oui, il y a moins d’emploi de masse en Occident (Europe et Etats-Unis). Quelle solution ? Décréter l’emploi ? Subventionner l’emploi d’un côté en augmentant les prélèvements de l’autre ? Une solution serait de permettre aux masses de détenir une part du capital de ces entreprises qui créent de la richesse, sans considération du lieu où elles se trouvent, leur permettant de tirer une partie du revenu créé par ces entreprises qui emploient peu en Occident (quelques concepteurs très cher payés, des ouvriers asiatiques, et beaucoup de robots). Ces mots font frémir en France, mais cela signifie investir en Asie, percevoir des dividendes, créer des fonds de pension pour financer nos retraites, devenir propriétaires d’une part du capital de ces entreprises innovantes."
Post scriptum : "J’ajoute : les pistes évoquées par Rifkin de réappropriation paraissent intéressantes : produire en réseau, pour nos propres besoins : après un internet de l’information, un internet de l’énergie, par exemple. Chacun produirait un peu, et échangerait (achetant, vendant, selon le moment). Le progrès technologique devrait permettre un basculement lorsque l’énergie produite de manière domestique (petit éolien, solaire, hydraulique, etc.) reviendra moins cher que le nucléaire et le gros thermique, surtout si l’on en fait le coût complet (démantèlement des centrales, coût militaire et géostratégique des hydrocarbures). Renewable energy is homeland security…"
"Bon article. Des difficultés réelles sont évoquées. Pourtant, quelles conclusions en tirer ?
Préférons-nous l’époque où Detroit avait des usines mécaniques et où la Chine était agricole et où il n’y avait pas d’iPhone ? Préférons-nous l’époque où nous étions riches et où eux étaient pauvres ? Espérons-nous trouver la machine à remonter le temps ? Rêvons-nous de remettre des frontières, pour payer très chers des produits que nous trouvons déjà trop chers, à une époque où grondent les manifestations contre « la vie chère » ?
Pour ceux que les idées dérangeantes intéressent, je vous conseille de faire les recherches suivantes :
« Friedman histoire du crayon » et « Bastiat troisième bras ».
Oui, le marché est la solution la plus efficace pour allouer les ressources et produire plus de ce qui est demandé pour moins cher. Oui, des activités nouvelles naissent, et d’autres disparaissent. Oui, il y a moins d’emploi de masse en Occident (Europe et Etats-Unis). Quelle solution ? Décréter l’emploi ? Subventionner l’emploi d’un côté en augmentant les prélèvements de l’autre ? Une solution serait de permettre aux masses de détenir une part du capital de ces entreprises qui créent de la richesse, sans considération du lieu où elles se trouvent, leur permettant de tirer une partie du revenu créé par ces entreprises qui emploient peu en Occident (quelques concepteurs très cher payés, des ouvriers asiatiques, et beaucoup de robots). Ces mots font frémir en France, mais cela signifie investir en Asie, percevoir des dividendes, créer des fonds de pension pour financer nos retraites, devenir propriétaires d’une part du capital de ces entreprises innovantes."
Post scriptum : "J’ajoute : les pistes évoquées par Rifkin de réappropriation paraissent intéressantes : produire en réseau, pour nos propres besoins : après un internet de l’information, un internet de l’énergie, par exemple. Chacun produirait un peu, et échangerait (achetant, vendant, selon le moment). Le progrès technologique devrait permettre un basculement lorsque l’énergie produite de manière domestique (petit éolien, solaire, hydraulique, etc.) reviendra moins cher que le nucléaire et le gros thermique, surtout si l’on en fait le coût complet (démantèlement des centrales, coût militaire et géostratégique des hydrocarbures). Renewable energy is homeland security…"
2012-02-23
Le jour où j'ai découvert Bastiat
Et vous, vous souvenez-vous de votre découverte de Bastiat ? Laissez un commentaire pour raconter votre expérience !
2012-02-06
Pas de taxi à Paris ? Essayez Uber
Pas de taxi à Paris ? Essayez Uber
Uber est un service de voitures avec chauffeur sur réservation préalable par smartphone à Paris :
1. Demandez une voiture depuis un téléphone portable - applications iPhone et Android.
2. En quelques minutes, un chauffeur professionnel dans une élégante voiture noire se trouvera le long du trottoir.
3. La carte de crédit enregistrée est automatiquement débitée, pourboire inclus.
Vive la concurrence dans le transport de personnes à Paris ! avec Néocab, Uber...
Sans oublier les motos avec chauffeur : Urban driver, City Bird...
2012-01-27
Peter Schiff occupe Wall Street
Peter Schiff donne une leçon d'économie à Occupy Wall Street.
Quel libéral occupera les manifs d'indignés en France ?
2012-01-25
Olivier Delamarche sur 2012
Olivier Delamarche - On ne peut s'en sortir sans... par MinuitMoinsUne
Olivier Delamarche sur 2012 (via Vincent Bénard)
2012-01-18
Indice de liberté économique 2012
La France recule encore dans le classement annuel Index of economic freedom, publié par la Heritage Foundation : à quand la remontée ?
- 44e en 2005
- 45e en 2007
- 64e en 2009
- 64e en 2011
- 67e en 2012
Voir aussi l'article de Contrepoints, et l'indice de liberté politique. Libertas publie aussi la liste croisée des pays libres politiquement et économiquement.
2011-12-13
Charles Gave : ce n'est pas en détruisant la monnaie que vous allez créer de la richesse
"Je veux des prix libres... Ce n'est pas en détruisant la monnaie que vous allez créer de la richesse... Je n'ai jamais vu un retour de la liberté contre la technocratie se traduire par autre chose que par un progrès... Ce sont les Attali de ce monde qui se trompent sur tout depuis 40 ans. Quand le mur de Berlin est tombé, c'était une bonne nouvelle... Quand une technocratie crève, c'est toujours une bonne nouvelle."
2011-11-21
L'édit de Dioclétien (301)
Charles Gave mentionne dans une récente chronique l'édit du maximum de Dioclétien (301). Nous ne résistons pas au plaisir de vous en donner le préambule. Toute ressemblance avec des propos tenus tant par la majorité que par l'opposition, dans leur égarement intellectuel et économique suspicieux du marché, de la liberté des échanges et des prix, ne serait pas fortuite !
Transcription de William Henry Waddington, in Édit de Dioclétien établissant le maximum dans l'Empire romain, avec le commentaire de celui qui allait devenir premier ministre 15 ans plus tard :
La rédaction du dispositif est verbeuse et ampoulée (...) ; en voici le sens général : « La Fortune de notre empire, à laquelle, après les dieux immortels et le souvenir de nos victoires, nous devons le profond repos dont jouit le monde, veut aussi être honorée par les bienfaits de cette paix qui a coûté tant d'efforts; le bien public et la dignité de Rome l'exigent; et il incombe à nous, qui par la grâce des dieux avons arrêté les ravages des barbares, de garantir la tranquillité rétablie contre les maux intérieurs. Que si l'avarice, acharnée à augmenter d'heure en heure, de moment en moment, ses gains illicites, était retenue par quelque sentiment de modération, ou si la fortune publique pouvait supporter cette licence effrénée, on pourrait peut-être encore se taire, et laisser à la patience de chacun le soin de tempérer la gravité d'une condition aussi misérable. Mais, parce que la fureur du gain ne connaît de frein que la nécessité, et que ceux auxquels l'extrémité de la misère a fait sentir leur malheureuse condition, ne peuvent rien faire au delà pour s'en affranchir, il convient à nous, qui sommes les pères du genre humain, de mettre fin par une loi à un état de choses aussi intolérable; et nous apportons le remède réclamé depuis longtemps, sans nous soucier des plaintes qu'excitera notre intervention chez ces mauvais citoyens, qui, tout en sentant que notre long silence leur commandait la modération, n'ont pas voulu en tenir compte. Chacun sait, par sa propre expérience, que les objets de commerce et les denrées qui sont vendus journellement sur les marchés des villes, ont atteint des prix exorbitants ; que la passion effrénée du gain n'est plus modérée ni par la quantité des importations ni par l'abondance des récoltes, et qu'elle considère comme un malheur les bienfaits mêmes du ciel; nous devons exposer les causes de cet état de choses, afin que la nature du remède soit mieux comprise, et que ces hommes sans pudeur soient forcés de reconnaître leur insatiable avarice.
« Qui ne sait avec quelle audace l'esprit de pillage vient s'abattre partout où le salut de tous exige que nos armées soient dirigées, non-seulement sur les villes et les villages, mais sur toutes les routes, et fait monter les prix des denrées, non pas au quadruple ou à l'octuple, mais à un taux qui dépasse toutes les bornes? Qui ne sait que par l'accaparement de telle ou telle denrée, le soldat a quelquefois perdu sa paye et le bénéfice de nos largesses, de sorte que l'effort commun du monde entier pour le maintien de nos armées doit céder devant les détestables gains de ces pillards? Mus par ces considérations, nous avons résolu de fixer, non pas les prix des denrées (ce qui serait injuste, puisque plusieurs provinces jouissent du bonheur et en quelque sorte du privilège de l'abondance), mais le maximum qu'ils ne devront pas dépasser, afin que dans les années de cherté le fléau de l'avarice soit contenu par les limites et les restrictions de la loi. Nous voulons donc que le tarif annexé a cet édit soit observé par tout l'empire, et que chacun comprenne que la faculté de le dépasser lui est enlevée ; de cette façon les bienfaits du bon marché ne cesseront pas, là où il y a abondance, et ailleurs l'avarice sera comprimée. Quant aux négociants qui ont l'habitude de fréquenter les ports de mer et de parcourir les provinces lointaines, qu'ils se souviennent qu'il est inutile d'accaparer les denrées en temps de cherté, puisqu'ils ne pourront les vendre ailleurs à un prix plus élevé. Et, attendu que l'usage constant de nos ancêtres a été d'édicter une pénalité pour l'infraction de la loi, nous déclarons que celui qui enfreindra ce statut, encourra la peine capitale; il en sera de même de celui qui, par désir du gain, se sera prêté aux manœuvres des accapareurs, et, à plus forte raison, de celui qui, possédant des denrées, aura jugé à propos de les recéler. »
Telle est la substance de l'édit ; il en résulte que c'est une loi de maximum, destinée à arrêter la cherté croissante des denrées dans certaines prot inces de l'empire, surtout dans celles où les armées avaient leurs quartiers, c'est-à-dire les provinces frontières, et sans doute aussi dans les environs des grandes villes; mais il en résulte également que dans d'autres provinces les prix ordinaires des denrées se maintenaient au-dessous du tarif de l'édit. Lorsqu'on estimait, avec Borghesi et Dureau de la Malle, le denarius à 2 1/2 centimes, on arrivait pour le prix des subsistances à des chiffres tellement inférieurs aux prix connus ou probables, qu'on était forcément amené à regarder l'édit de Dioclétien comme un des plus grands actes de folie et de tyrannie qui aient jamais été commis; il est évident maintenant que c'était un acte arbitraire et peu judicieux, mais rien de plus.
Sans doute les gouvernements, et surtout les administrations despotiques ou routinières, sont capables des plus singulières aberrations en matière d'économie politique; l'histoire est là pour le prouver; nous avons à peine oublié nous-mêmes une autre fameuse loi de maximum, et de nos jours l'Europe commence seulement à comprendre les notions les plus élémentaires de l'économie politique. Cependant il y a des degrés dans la folie, et Dioclétien, dont le nom nous est odieux parce qu'il se rattache à la dernière persécution des chrétiens, était en définitive un bon administrateur, qui rétablit l'ordre dans les finances, et qui releva le prestige des armes romaines; on ne peut le supposer assez fou ni assez aveugle pour avoir voulu imposer à toute la population de son empire un maximum, qui restât fort au-dessous du prix normal des denrées dans les temps ordinaires. C'était sans doute une singulière prétention que de vouloir réglementer uniformément le prix du blé, des œufs, des légumes, de la journée de travail pour toutes les provinces d'un vaste empire, où se rencontraient toutes les conditions possibles de la vie humaine, depuis la vie de village jusqu'à la civilisation la plus raffinée; mais il faut être juste, ce n'était qu'une erreur d'économie politique, exactement semblable à celle commise par la Convention, et dont le principe n'est guère plus erroné, au point de vue de la liberté des transactions, que celui des lignes douanières qui divisaient les provinces de la France avant la révolution, ou celui de l'échelle mobile supprimée dans ces dernières années.
Il ne nous appartient pas d'examiner ici en détail les causes de la cherté à laquelle Dioclétien croyait avoir trouvé un remède. Lactance l'attribue sans hésiter aux fautes de l'empereur lui-même ; au partage de l'empire entre quatre chefs, d'où résulta une grande augmentation dans le nombre des années; à la multiplication des emplois et des fonctionnaires, à la manie de bâtir, à l'établissement d'un nouveau cens fondé sur un cadastre rigoureux, enfin, à l'insatiable avarice de Dioclétien. Mais cet auteur parle trop évidemment le langage de la haine pour ne pas être suspect, et d'ailleurs les faits rapportés par d'autres historiens montrent quelle part il faut faire à la passion qui l'entraîne. Plusieurs des mesures dénoncées par Lactance étaient des mesures d'ordre public, parfaitement conformes aux traditions de l'administration romaine, et nécessaires après le long désordre et les désastres des règnes précédents. Les causes qui minaient alors la prospérité de l'empire étaient plus profondes: les unes dataient de loin, comme l'immense extension qu'avait prise l'esclavage, et l'extinction graduelle de toute liberté, même municipale; les autres étaient plus récentes, comme l'absence d'hérédité pour le pouvoir suprême, la facilité avec laquelle les légions nommaient ou déposaient des empereurs, l'incapacité d'un grand nombre d'entre eux, enfin et surtout l'altération effrayante de la monnaie d'argent, qui en peu d'années avait disparu complètement pour faire place à une monnaie de cuivre revêtue d'une feuille d'étain, et émise en masses énormes par les derniers empereurs. Dioclétien, le premier après un assez long intervalle, fit frapper des monnaies d'argent pur, et ce fait seul suffirait pour prouver qu'il ne mérite pas tous les reproches que Lactance a accumulés sur sa tête.
Transcription de William Henry Waddington, in Édit de Dioclétien établissant le maximum dans l'Empire romain, avec le commentaire de celui qui allait devenir premier ministre 15 ans plus tard :
La rédaction du dispositif est verbeuse et ampoulée (...) ; en voici le sens général : « La Fortune de notre empire, à laquelle, après les dieux immortels et le souvenir de nos victoires, nous devons le profond repos dont jouit le monde, veut aussi être honorée par les bienfaits de cette paix qui a coûté tant d'efforts; le bien public et la dignité de Rome l'exigent; et il incombe à nous, qui par la grâce des dieux avons arrêté les ravages des barbares, de garantir la tranquillité rétablie contre les maux intérieurs. Que si l'avarice, acharnée à augmenter d'heure en heure, de moment en moment, ses gains illicites, était retenue par quelque sentiment de modération, ou si la fortune publique pouvait supporter cette licence effrénée, on pourrait peut-être encore se taire, et laisser à la patience de chacun le soin de tempérer la gravité d'une condition aussi misérable. Mais, parce que la fureur du gain ne connaît de frein que la nécessité, et que ceux auxquels l'extrémité de la misère a fait sentir leur malheureuse condition, ne peuvent rien faire au delà pour s'en affranchir, il convient à nous, qui sommes les pères du genre humain, de mettre fin par une loi à un état de choses aussi intolérable; et nous apportons le remède réclamé depuis longtemps, sans nous soucier des plaintes qu'excitera notre intervention chez ces mauvais citoyens, qui, tout en sentant que notre long silence leur commandait la modération, n'ont pas voulu en tenir compte. Chacun sait, par sa propre expérience, que les objets de commerce et les denrées qui sont vendus journellement sur les marchés des villes, ont atteint des prix exorbitants ; que la passion effrénée du gain n'est plus modérée ni par la quantité des importations ni par l'abondance des récoltes, et qu'elle considère comme un malheur les bienfaits mêmes du ciel; nous devons exposer les causes de cet état de choses, afin que la nature du remède soit mieux comprise, et que ces hommes sans pudeur soient forcés de reconnaître leur insatiable avarice.
« Qui ne sait avec quelle audace l'esprit de pillage vient s'abattre partout où le salut de tous exige que nos armées soient dirigées, non-seulement sur les villes et les villages, mais sur toutes les routes, et fait monter les prix des denrées, non pas au quadruple ou à l'octuple, mais à un taux qui dépasse toutes les bornes? Qui ne sait que par l'accaparement de telle ou telle denrée, le soldat a quelquefois perdu sa paye et le bénéfice de nos largesses, de sorte que l'effort commun du monde entier pour le maintien de nos armées doit céder devant les détestables gains de ces pillards? Mus par ces considérations, nous avons résolu de fixer, non pas les prix des denrées (ce qui serait injuste, puisque plusieurs provinces jouissent du bonheur et en quelque sorte du privilège de l'abondance), mais le maximum qu'ils ne devront pas dépasser, afin que dans les années de cherté le fléau de l'avarice soit contenu par les limites et les restrictions de la loi. Nous voulons donc que le tarif annexé a cet édit soit observé par tout l'empire, et que chacun comprenne que la faculté de le dépasser lui est enlevée ; de cette façon les bienfaits du bon marché ne cesseront pas, là où il y a abondance, et ailleurs l'avarice sera comprimée. Quant aux négociants qui ont l'habitude de fréquenter les ports de mer et de parcourir les provinces lointaines, qu'ils se souviennent qu'il est inutile d'accaparer les denrées en temps de cherté, puisqu'ils ne pourront les vendre ailleurs à un prix plus élevé. Et, attendu que l'usage constant de nos ancêtres a été d'édicter une pénalité pour l'infraction de la loi, nous déclarons que celui qui enfreindra ce statut, encourra la peine capitale; il en sera de même de celui qui, par désir du gain, se sera prêté aux manœuvres des accapareurs, et, à plus forte raison, de celui qui, possédant des denrées, aura jugé à propos de les recéler. »
Telle est la substance de l'édit ; il en résulte que c'est une loi de maximum, destinée à arrêter la cherté croissante des denrées dans certaines prot inces de l'empire, surtout dans celles où les armées avaient leurs quartiers, c'est-à-dire les provinces frontières, et sans doute aussi dans les environs des grandes villes; mais il en résulte également que dans d'autres provinces les prix ordinaires des denrées se maintenaient au-dessous du tarif de l'édit. Lorsqu'on estimait, avec Borghesi et Dureau de la Malle, le denarius à 2 1/2 centimes, on arrivait pour le prix des subsistances à des chiffres tellement inférieurs aux prix connus ou probables, qu'on était forcément amené à regarder l'édit de Dioclétien comme un des plus grands actes de folie et de tyrannie qui aient jamais été commis; il est évident maintenant que c'était un acte arbitraire et peu judicieux, mais rien de plus.
Sans doute les gouvernements, et surtout les administrations despotiques ou routinières, sont capables des plus singulières aberrations en matière d'économie politique; l'histoire est là pour le prouver; nous avons à peine oublié nous-mêmes une autre fameuse loi de maximum, et de nos jours l'Europe commence seulement à comprendre les notions les plus élémentaires de l'économie politique. Cependant il y a des degrés dans la folie, et Dioclétien, dont le nom nous est odieux parce qu'il se rattache à la dernière persécution des chrétiens, était en définitive un bon administrateur, qui rétablit l'ordre dans les finances, et qui releva le prestige des armes romaines; on ne peut le supposer assez fou ni assez aveugle pour avoir voulu imposer à toute la population de son empire un maximum, qui restât fort au-dessous du prix normal des denrées dans les temps ordinaires. C'était sans doute une singulière prétention que de vouloir réglementer uniformément le prix du blé, des œufs, des légumes, de la journée de travail pour toutes les provinces d'un vaste empire, où se rencontraient toutes les conditions possibles de la vie humaine, depuis la vie de village jusqu'à la civilisation la plus raffinée; mais il faut être juste, ce n'était qu'une erreur d'économie politique, exactement semblable à celle commise par la Convention, et dont le principe n'est guère plus erroné, au point de vue de la liberté des transactions, que celui des lignes douanières qui divisaient les provinces de la France avant la révolution, ou celui de l'échelle mobile supprimée dans ces dernières années.
Il ne nous appartient pas d'examiner ici en détail les causes de la cherté à laquelle Dioclétien croyait avoir trouvé un remède. Lactance l'attribue sans hésiter aux fautes de l'empereur lui-même ; au partage de l'empire entre quatre chefs, d'où résulta une grande augmentation dans le nombre des années; à la multiplication des emplois et des fonctionnaires, à la manie de bâtir, à l'établissement d'un nouveau cens fondé sur un cadastre rigoureux, enfin, à l'insatiable avarice de Dioclétien. Mais cet auteur parle trop évidemment le langage de la haine pour ne pas être suspect, et d'ailleurs les faits rapportés par d'autres historiens montrent quelle part il faut faire à la passion qui l'entraîne. Plusieurs des mesures dénoncées par Lactance étaient des mesures d'ordre public, parfaitement conformes aux traditions de l'administration romaine, et nécessaires après le long désordre et les désastres des règnes précédents. Les causes qui minaient alors la prospérité de l'empire étaient plus profondes: les unes dataient de loin, comme l'immense extension qu'avait prise l'esclavage, et l'extinction graduelle de toute liberté, même municipale; les autres étaient plus récentes, comme l'absence d'hérédité pour le pouvoir suprême, la facilité avec laquelle les légions nommaient ou déposaient des empereurs, l'incapacité d'un grand nombre d'entre eux, enfin et surtout l'altération effrayante de la monnaie d'argent, qui en peu d'années avait disparu complètement pour faire place à une monnaie de cuivre revêtue d'une feuille d'étain, et émise en masses énormes par les derniers empereurs. Dioclétien, le premier après un assez long intervalle, fit frapper des monnaies d'argent pur, et ce fait seul suffirait pour prouver qu'il ne mérite pas tous les reproches que Lactance a accumulés sur sa tête.
2011-10-18
Liberté économique et qualité de vie
(via JPO)
2011-10-04
L'Etat n'est pas une entreprise
L'Etat n'est pas une entreprise, acte 2.
Acte 1 : rappel. Récemment nous vous expliquions pourquoi il fallait prendre au mot le slogan "l'Etat n'est pas une entreprise", favori des socialistes et des keynésiens (ce sont souvent les mêmes) : l'Etat n'étant pas une entreprise, il n'a pas vocation à étendre ses activités et son profit : son job est de rester cantonné dans ses fonctions minimales d'arbitre, celui qui permet à tous les autres de jouer (police, justice, défense, diplomatie).
Acte 2 : encore une fois, le slogan "l'Etat n'est pas une entreprise", dégainé à tort et à travers contre les libéraux pour expliquer que l'Etat peut faire n'importe quoi (faire du déficit pendant 30 ans par exemple), peut se retourner facilement, comme une chaussette, au plus grand profit des libéraux. OK, l'Etat ne se gère pas comme une entreprise : j'en déduis que l'entreprise ne se gère pas comme l'Etat ! Et hop on se débarasse de toute la fonctionnarisation de l'entreprise, cette tentative de la part du secteur public de coloniser l'activité économique du pays.
L'entreprise ne se gère pas comme l'Etat, donc exit l'entreprise publique, l'économie mixte, l'autorisation administrative de licenciement, les autorisations administratives préalables en tout genre. L'entreprise ne se gère pas comme l'Etat, donc l'entrepreneur n'a pas à référer sans cesse à son directeur ou à son préfet ! Laissez faire ! Laissez passer ! Liberté du commerce et de l'industrie !
Acte 1 : rappel. Récemment nous vous expliquions pourquoi il fallait prendre au mot le slogan "l'Etat n'est pas une entreprise", favori des socialistes et des keynésiens (ce sont souvent les mêmes) : l'Etat n'étant pas une entreprise, il n'a pas vocation à étendre ses activités et son profit : son job est de rester cantonné dans ses fonctions minimales d'arbitre, celui qui permet à tous les autres de jouer (police, justice, défense, diplomatie).
Acte 2 : encore une fois, le slogan "l'Etat n'est pas une entreprise", dégainé à tort et à travers contre les libéraux pour expliquer que l'Etat peut faire n'importe quoi (faire du déficit pendant 30 ans par exemple), peut se retourner facilement, comme une chaussette, au plus grand profit des libéraux. OK, l'Etat ne se gère pas comme une entreprise : j'en déduis que l'entreprise ne se gère pas comme l'Etat ! Et hop on se débarasse de toute la fonctionnarisation de l'entreprise, cette tentative de la part du secteur public de coloniser l'activité économique du pays.
L'entreprise ne se gère pas comme l'Etat, donc exit l'entreprise publique, l'économie mixte, l'autorisation administrative de licenciement, les autorisations administratives préalables en tout genre. L'entreprise ne se gère pas comme l'Etat, donc l'entrepreneur n'a pas à référer sans cesse à son directeur ou à son préfet ! Laissez faire ! Laissez passer ! Liberté du commerce et de l'industrie !
2011-09-30
Inscription à :
Articles (Atom)