L'Etat n'est pas une entreprise,
argument des étatistes. Et facile à retourner comme une chaussette.
L'argument est employé pour prétendre
que l'Etat peut dépenser indéfiniment, s'endetter indéfiniment et
lever l'impôt indéfiniment. On voit, aujourd'hui, l'absurdité de
cette thèse. Oui, un Etat peut être en cessation de paiements
(directement, ou de manière déguisée par l'inflation).
Mais les étatistes ont raison :
l'Etat n'est pas une entreprise. Une entreprise a vocation à grandir
autant qu'elle le peut, à faire le plus de profit qu'elle peut dans
les règles du droit et de l'éthique, et à mourir quand un
concurrent fait mieux qu'elle.
L'Etat, lui, n'est pas en concurrence.
Il est là pour fournir 4 services de base, continus, permanents : police, justice,
défense, diplomatie. Et quelques annexes : finances et un
minimum d'éducation. Il n'a pas vocation à grandir autant qu'il le
peut, car nul ne peut décemment soutenir que celui qui fait la loi
peut la tordre à son profit, sous peine d'aller directement à
l'Etat total et totalitaire, dont nul ou presque ne veut plus, après
la démonstration in vivo (ou plutôt usque ad mortem) de l'échec de
ce modèle au 20e siècle. Il n'a pas vocation non plus à mourir en
étant supplanté par un autre, n'étant pas en concurrence, ou en
tout cas ne devant pas l'être, sous peine de justifier la guerre
pour la guerre, dont nul ou presque ne veut plus non plus, compte
tenu des capacités de destruction offertes par la technologie.
Utilisons donc l'argument des
étatistes : oui, vous avez raison, l'Etat n'est pas une
entreprise. Cet argument ne justifie en rien le cumul des
déficits ou l'absence de bilan comptable. Mais cet argument justifie
en revanche pleinement la thèse des libéraux, selon laquelle l'Etat
doit être minimal et le rester. Contrairement à une entreprise,
il n'a pas à élargir le périmètre de ses activités ; ni à
se mêler, précisément, de ce qui est du domaine de l'entreprise.
Comme le disait Ayn Rand, dont l'ouvrage La Grève est publié la
semaine prochaine : nous sommes pour la séparation de
l'économie et de l'Etat.
Lire aussi : L'Etat n'est pas une entreprise, acte 2
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