2008-01-10

Bercy 2.0

Deux pistes de réflexion : en France, l'Etat ressemble un vaste conglomérat de prestations de services, une holding (qui comme la plupart des holdings subit d'ailleurs une décote), aux activités bien plus étendues que le coeur du métier (police, justice, diplomatie, défense) sur lequel la plupart des autres Etats du monde développé se sont recentrés depuis les années 1980.

1. Pourquoi ne pas offrir un choix de niveau de service à ses clients-usagers-citoyens ? Comme une mutuelle, un assureur, un fonds, on pourrait imaginer que l'Etat propose plusieurs paniers : le paquet "sérénité" (l'Etat prend tout en charge contre une rémunération conséquente) ou le paquet "essentiel" (services de base, mais pas de complément, contre un prix allégé), voire des formules intermédiaires. Bref, pourquoi une feuille d'impôts unique, alors que tous les citoyens n'ont ni besoin ni envie des mêmes soins ?

2. Pourquoi les citoyens ne peuvent-ils pas affecter leurs impôts à une mission de l'Etat ? Ils peuvent déjà le faire de manière marginale, en affectant leurs dons partiellement défiscalisés aux oeuvres. On pourrait étendre cette logique, et instituer ainsi un marché politique plus transparent que le système antique encore à l'oeuvre, et un lien direct entre le citoyen et les politiques publiques. J'ai un "sentiment d'insécurité" (dixit Lionel Jospin) ? J'affecte mon impôt à la police. Je déplore le manque de lien social ? J'affecte mon impôt au ministère des solidarités. Je trouve que l'université est un investissement levier de croissance qui est dans un état lamentable ? J'affecte mon impôt au ministère de l'enseignement supérieur. Bref, pourquoi déléguer ces choix à des parlementaires et à des ministres de manière centralisée, planiste, recourant à de nombreux intermédiaires, alors que les systèmes décentralisés ont fait la preuve de leur efficacité ?

La République française 2.0, impossible avec la technologie d'hier, possible avec la technologie d'aujourd'hui. Qu'en dites-vous ?

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