2012-06-19

PLD : La droite a besoin des libéraux pour se reconstruire

"Au terme d’une campagne sans débat de fond, l'abstention confirme son statut de premier parti de France avec plus de 43% des inscrits, une première dans l’histoire de la Ve République. Le Front de Gauche est lourdement sanctionné pour ses provocations caricaturales. Les Verts représentent 2% des électeurs et obtiennent 18 élus, là où le FN qui représente 18% de l’électorat récupère 2 sièges. Le PS et l'UMP n’ont finalement réuni qu’un inscrit sur deux au premier tour. La justesse du mode de scrutin est donc sérieusement mise en question au moment où la crise ébranle notre modèle social. C’est pourquoi nous appelons François Hollande à introduire une dose importante de proportionnelle dans les scrutins à venir.

Après cette 5ème défaite consécutive depuis 2007, la droite est battue à tous les niveaux. La garde rapprochée de Nicolas Sarkozy a subi la colère des électeurs, comme l'indique la défaite de Nadine Morano, de Frédéric Lefebvre et de Claude Guéant. Par ailleurs, nous déplorons l’échec d’Hervé Novelli, qui prive les libéraux d’une voix claire au Parlement. Une page de l’histoire de l’UMP se tourne.

Le PS domine partout : grandes villes, Conseils généraux et régionaux, Sénat, Assemblée nationale et Présidence de la République. François Hollande a donc les pleins pouvoirs pour mettre en œuvre sa politique étatiste et dépensière, comme en atteste sa proposition d'un plan de relance par les fonds structurels et l’emprunt de 120 milliards d'euros à l’échelle européenne. Il met en péril notre avenir ainsi que celui de l’Europe qu’il ébranle un peu plus.

La droite doit se reconstruire sur des valeurs et un projet pour la France et l’Europe. Elle a besoin des libéraux pour avoir des réponses à la crise des Etats providence, au chômage endémique et à la panne de croissance.  La libéralisation des réglementations du travail, des professions protégées et des monopoles, l’alignement du statut de la fonction publique sur le droit privé, la simplification fiscale ou la lutte contre un Etat nounou, intrusif et surprotecteur sont autant de domaines où la droite peut se démarquer et démarrer un plan de sauvetage du pays lorsque la défiance générale nous rattrapera."

(Communiqué du Parti libéral démocrate)

2012-06-04

Blocage des loyers : les effets pervers #logement

Blocage des loyers : inégalité des territoires et mal-logement 



"Dans la sphère économique, un acte, une habitude, une institution, une loi n’engendrent pas seulement un effet, mais une série d’effets. De ces effets, le premier seul est immédiat ; il se manifeste simultanément avec sa cause, on le voit. Les autres ne se déroulent que successivement, on ne les voit pas ; heureux si on les prévoit.

Entre un mauvais et un bon économiste, voici toute la différence : l’un s’en tient à l’effet visible ; l’autre tient compte et de l’effet qu’on voit et de ceux qu’il faut prévoir.

Mais cette différence est énorme, car il arrive presque toujours que, lorsque la conséquence immédiate est favorable, les conséquences ultérieures sont funestes, et vice versa. — D’où il suit que le mauvais économiste poursuit un petit bien actuel qui sera suivi d’un grand mal à venir, tandis que le vrai économiste poursuit un grand bien à venir, au risque d’une petit mal actuel.


Comme le disait ainsi Frédéric Bastiat, il y a "ce qu'on voit" : le blocage des loyers à la relocation, idée naïve pleine de bonnes intentions annoncée par la ministre de "l'égalité des territoires et du logement". Formidable, pense le quidam.

Mais il y a "ce qu'on ne voit pas" :
- une atteinte à la liberté contractuelle, à un moment où personne n'est lésé, personne n'étant obligé de contracter (on n'est pas dans le cas de la révision annuelle, où le locataire subit l'augmentation, à laquelle il ne peut échapper qu'en déménageant) ;
- cette restriction à la liberté de disposer de son bien est une atteinte à la propriété privée, garantie par l'article 17 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ;
- les propriétaires auront intérêt à appliquer systématiquement l'augmentation maximale de la révision annuelle des loyers, ne pouvant plus rattraper un retard pris sur l'inflation lors de la relocation ;
- les investisseurs auront intérêt à ne pas investir dans la construction de logements neufs en France en vue de les louer, dès lors qu'ils perdent la possibilité d'ajuster le rendement du capital investi, par rapport à l'immobilier dans d'autres pays européens, ou à d'autres catégories d'actifs, comme les actions ou les obligations ;
- la construction d'une bureaucratie coûteuse et inquisitrice, pour obtenir toutes les données sur les loyers, et la définition arbitraires d'un zonage inégalitaire du territoire, propice aux pressions des intérêts particuliers;
- au total, on sait, depuis des décennies, pour l'avoir essayé, et abandonné par l'ordonnance Chirac du 1er décembre 1986, que le contrôle des prix ne fonctionne pas: il est contre-productif, c'est-à-dire qu'il produit les effets contraires à ceux qu'il recherche.


Avec le blocage des loyers, Cécile Duflot veut louer plus pour moins cher. Mais la réalité est qu'à cause du blocage des loyers, on louera moins pour plus cher.