2008-12-26

Sex libri

Cette chaîne de Noël est passée par Rubin, Lomig, Criticus, et Libertas n'y a pas échappé. À son tour, Libertas tague : Le blogue du QL, Tropical Bear, Edslog, Aster, XIII, Firewave, Aurélien.

Si je retourne à la source, la Maison du Faucon, la question est :

Quels sont les six livres qui me représentent le mieux ?

1984, de George Orwell
La Loi, de Frédéric Bastiat
Aden Arabie, de Paul Nizan
L'homme qui plantait des arbres, de Jean Giono
Fictions, de Jorge Luis Borges
Bran Ruz, d'Alain Deschamps et Claude Auclair

... après avoir longuement hésité, et écarté (entre autres) :
Les Contemplations, de Victor Hugo
Le maître de Santiago, de Montherlant
la Bible, ouvrage collectif
Manuel, d'Epictète
Discours de la servitude volontaire, de La Boétie
The picture of Dorian Gray, d'Oscar Wilde
une sélection de nouvelles de Mark Twain
Byron, de Giuseppe Tomasi di Lampedusa
The intelligent investor, de Benjamin Graham

2008-12-24

Joyeux Noël aux lecteurs de Libertas

Une lecture de circonstance, de Charles Gave, pour les lecteurs de Libertas :


Journal de bord de la crise 8

Effrayante perspective : la spoliation délibérée des créanciers, qui entacherait durablement la signature de la France, de l'Europe : "Le plan B pour relancer l'économie ? L'inflation..." (article des Éco-comparateurs)

Mais Alexandre Delaigue, l'auteur de cet article, a raison : il n'y a que 3 façons de sortir d'une situation de surendettement :
- faire défaut
- faire de l'inflation
- tailler douloureusement dans les dépenses

La France n'ayant pas le courage politique de pratiquer la 3e solution, il reste les deux premières. La 2e est difficile sans putsch contre la BCE (selon plusieurs scenarii envisageables : sortie de l'euro, rupture avec l'Allemagne gardienne du temple de la stabilité monétaire, ou reniement par celle-ci d'un point cardinal de sa politique depuis l'hyperinflation des années 1930). Reste, en dernier ressort, la 1e solution.

Liens :
- Objectif Liberté
- Tropical Bear
- Blogue du QL
- Peter Schiff

2008-12-21

Blogueurs libéraux

Un nouveau groupe Facebook a vocation à réunir tous les blogueurs libéraux : Libertarian bloggers

L'objectif, le souhait, est de construire des ponts, d'établir un maillage entre blogueurs libéraux au-delà des langues et des cultures, et en particulier avec ceux qui ont le courage de défendre les idées de respect de la vie, de la liberté, de la propriété, dans d'autres pays que ceux d'Occident qui, malgré leurs défauts, leurs imperfections, ressemblent tout de même à des démocraties libérales.

Tous les blogueurs libéraux, quelle que soit leur langue ou leur chapelle, sont donc invités à rejoindre ce groupe.

2008-12-18

Service public

Journée de merde :

- pas de taxi à la station Saint-Paul (pénurie résultant du monopole, injustifiable privilège, dont les rapports Rueff et Attali ont tenté de venir à bout, en vain), un moment envisagé, malgré le risque d'embouteillages sur l'autoroute A1, et trop de bagages pour le moto-taxi (qu'il faut obligatoirement réserver, monopole injustifiable des auto-taxis oblige)

- le RER B annoncé direct pour Roissy s'est arrêté Gare du Nord, sans aucune explication ; après une première annonce prévenant que le trajet sera direct pour Roissy, une seconde annonce demande aux voyageurs de descendre ; la rame est partie au garage, dans l'autre sens, après avoir occupé le quai de longues minutes ; puis il a fallu attendre la rame suivante, qui était un omnibus : Saint-Denis, La Courneuve, Drancy, Aulnay-sous-Bois et autres riantes bourgades ; rame taguée, voyageurs étrangers avec leurs bagages dans une rame bondée ; arrivée avec beaucoup de retard à Roissy : bonjour l'image de la France

- plus personne au comptoir de la compagnie aérienne (publique, étrangère) pour délivrer une carte d'embarquement

- l'embarquement était encore en cours, mais sans carte d'embarquement pas d'embarquement (en dépit du billet électronique) : l'agent d'Aéroports de Paris (entreprise publique) refuse de laisser passer

- appel à l'agence parisienne de la compagnie aérienne : voyez cela avec votre agent de voyages (à l'étranger)

- au comptoir de la fédération de compagnies, on indique que pour la compagnie membre de celle-ci, "on ne peut rien faire, il faut s'adresser à leur guichet", où (cf. supra) il n'y a plus personne... du coup, avion raté, alors que l'embarquement n'était pas achevé

- retour à Paris... en RER (dans l'espoir d'un fonctionnement normal au retour, et pas envie que cette journée épuisante soit en + ruineuse : 50 à 56 euros le trajet en taxi pour Paris !) : 3 guichets automatiques de la SNCF (publique) sur 6 étaient en panne, la réparation est annoncée pour dans 10 jours, et l'un des 3 restants ne prenait plus les pièces de monnaie (ce qu'il indique en français, que sont bien en peine de comprendre bien des voyageurs)...

- RER B jusqu'à Paris : suppression des RER directs pour Paris, remplacés par des omnibus bondés ayant du retard (comme à l'aller), retard pris dès le départ de Roissy ; sans oublier l'ironie de l'affichage : "service normal le 18 décembre 2008" dit l'écran sur lequel on lit que 2 trains sont supprimés et un autre est retardé !

Les responsables de ces dysfonctionnements, notamment concernant la liaison économique vitale entre la capitale et son aéroport, se rendent-ils compte du coût engendré par ces retards sur l'économie ? Dans mon cas, un avion manqué, une réunion reportée, à laquelle participaient des personnes venues de plusieurs pays : le coût de ces quelques dizaines de minutes de retard est colossal.

Visiblement, ces retards et perturbations sont récurrents ces dernières semaines sur la ligne B du RER, et aucune justification n'a été donnée :
- Blog en commun
- SOS usagers
- Vous et la RATP
- RER B
- Notre Sevran
- Blog d'un voyageur francilien
- Transports Plateau

Deux remèdes :
- à court terme, et pas cher : supprimer l'interconnexion RATP/SNCF à la Gare du Nord : un conducteur doit assurer la totalité du trajet
- à long terme, et gratuit (financement privé) : construire le CDG Express (prévu en 2012 ; qui y croit ?)

2008-12-14

Libéraux de Lorraine

Vous êtes lorrain, de naissance, d'adoption ou de coeur ?

Vous êtes libéral ?

Rejoignez le nouveau groupe Facebook : Libéraux de Lorraine

2008-12-12

Journal de bord de la crise 7

2 liens en anglais (désolé pour l'anglais, mais curieusement, ce sont des anglophones qui ont écrit ces articles au raisonnement sain, quand dans les journaux francophones on lit des conneries de l'OFCE ou de pseudo-économistes de la FNAIM ou du PS) :

- 2008 année déviante : la bonne nouvelle est qu'on n'a jamais fait pire que la perte de 50 % de 2008 ; la mauvaise nouvelle est qu'en 1932, l'année qui a suivi la seule année aussi mauvaise que 2008, on a encore perdu 10 %... ; la nouvelle rassurante est qu'on a pris + 60 % en 1933.

- Le Congrès choisit le chômage : on pourrait parfaitement transposer le raisonnement en France (en remplaçant le Parlement par l'Elysée, qui cumule désormais les fonctions législatives et exécutives) : l'Élysée choisit le chômage...

Nouveauté : les prêteurs commencent à rechigner à prêter aux États européens. Cela pourrait contraindre les dépensiers publics à se calmer, mais annonce des jours pénibles et des remboursements coûteux. Quelqu'un connaît une entreprise de sécurité privée cotée ? Les émeutes anarchistes grecques pourraient être contagieuses.

2008-12-10

Journal de bord de la crise 6

Deux rappels :
- l'immobilier a baissé de 50 % en 5 ans au début des années 1990 en France : l'immobilier peut baisser
- les ventes de voitures ont baissé de 75 % lors de la crise de 1929 aux États-Unis : bonne nouvelle, on n'en est pas là ; mauvaise nouvelle : on peut encore tomber plus bas !

Quelques mouvements boursiers effectués en décembre :
- vendu quelques monétaires pour ramener leur part à 25 % du portefeuille
- complété ou acheté des actions européennes pour amener les valeurs étrangères à 10 % du portefeuille, dont des actions suisses, qui ont l'avantage d'être cotées... en francs suisses

Le match du moment : inflation (Vincent Bénard) ou déflation (Loïc Abadie) ?

Oui au travail dominical en France

2008-12-08

Libéralophobie

On est au-delà de l'antilibéralisme (réfutation argumentée), on verse dans la libéralophobie (détestation ou crainte irrationnelle). Libéralophobie : 57 occurences sur Google à ce jour. Mais je crois que ce terme ne peut que prospérer, car il décrit bien le climat intellectuel français contemporain. Contrairement à ce qu'affirment les étatistes de tout poil, le libéralisme n'est en France ni en situation d'hégémonie intellectuelle (à ce jour, ce n'est pas la pensée unique, c'est une pensée minoritaire voire marginale), ni mis en pratique, et il sert de repoussoir.

La moisson du jour : deux illustrations du libéralisme comme épouvantail irraisonné :

1. René Ricol, "médiateur du crédit" de la République française : "Je n'ai jamais eu confiance dans le libéralisme débridé pour assurer l'avenir de nos enfants. L'appât du gain est trop fort" (Le Monde.fr, 8 décembre 2008).

On appréciera le concept de libéralisme débridé, variation sur le thème bien connu du libéralisme sauvage, reflet de l'ignorance des fondements du libéralisme - qui requiert le respect de la loi ou du contrat loi des parties - hâtivement assimilé à l'anarchie. Pour leur part, les libéraux n'ont confiance ni dans le socialisme débridé, ni dans la réglementation débridée pour assurer l'avenir de leurs enfants.

2. Daniel Garrigue, député ex-UMP de Dordogne, se disant gaulliste, social et européen : "Au sein de l'UMP, les gaullistes sont de plus en plus marginalisés, on est de plus en plus dans du néolibéralisme, avec des positions qui varient au jour le jour selon l'humeur du président" (Nouvelobs.com, 5 décembre 2008). "La vérité, c'est que, dans ces régions [du grand Sud-Ouest : Poitou-Charentes, Limousin, Aquitaine, Midi-Pyrénées], où nous nous sommes implantés derrière le général de Gaulle, derrière Jacques Chaban-Delmas et derrière Jacques Chirac, le discours néolibéral et atlantiste du président de la République ne passe pas" (Le Monde.fr, 8 décembre 2008).

On cherche désespérément le libéralisme, néo- ou archéo-, dans le discours et les actes de Nicolas Sarkozy, que l'histoire retiendra comme l'un des plus grands dépensiers publics de l'histoire de France... Quant à l'incompatibilité du Sud-Ouest avec le libéralisme, Jacques de Guenin, Douce de Franclieu et les mânes de Frédéric Bastiat apprécieront !

Liens :
- Sarko & les ultralibéraux
- citations antilibérales

2008-12-07

Lorraine libérale - Libéraux de Lorraine

Où en est le libéralisme en Lorraine ? Il vivote, voire semble quelque peu ensommeillé depuis le départ d'Éric Cunat et de Jean-Paul Oury.

Il est très très loin du socialisme, bien implanté, structuré, qui tient le conseil général de Meurthe-et-Moselle et le conseil régional de Lorraine.

S'il y a des blogueurs lorrains qui se reconnaissent dans les valeurs libérales, qu'ils n'hésitent pas à se signaler. Y a-t-il des professeurs d'économie, de sciences politiques, de droit, d'histoire, libéraux ? Des élus qui se disent publiquement libéraux ? Y a-t-il une histoire libérale de la Lorraine, avec des auteurs ou des élus libéraux, dans les siècles passés ? Contribuez à l'état des lieux des forces en faveur de la liberté en Lorraine, laissez un commentaire !

Sites libéraux lorrains :
Groupe Facebook : Libéraux de Lorraine
Liberté chérie Lorraine
Alternative libérale Lorraine
Alternative libérale étudiants Lorraine
Journal Libertas

et aussi :
J'irai voir en Amérique
Jean-Louis Guenego
Jean-Paul Oury
Martin Rérolle

2008-12-05

Révolution du Cèdre

Un combat que Libertas admire : celui de la jeunesse libanaise qui s'est levée pour sa liberté (souvenez-vous de la Révolution du Cèdre en 2005) toujours menacée (souvenez-vous du coup de force du Hezbollah en 2008)...

Attention, cette vidéo peut choquer les âmes sensibles...

2008-12-03

Commentaires affligeants du Monde

Lisez ces commentaires affligeants sur l'article de Jean Pisani-Ferry dans le Monde du 2 décembre 2008:

"il est plus que temps que tombe le nouveau "mur de Berlin" du libéralisme : comme jadis le système soviétique, le système libéral a montré aujourd'hui son incapacité à gérer les affaires du monde"

"Le problème fondamental de nos sociétés, c'est l'ultra libéralisme (...) Moins de services publics, plus de privé, est une hérésie. Dans aucun pays au monde, cela n'a fonctionné."

"Il y a eu, il y a encore, un "gouvernement" (dit "gouvernance") basé sur un consensus néolibérale qui nous a amené à la crise actuelle."

"Il manque malheureusement un paramètre. Depuis 20 ans l'Europe libérale a encouragé un transfert de revenus du travail vers le capital."

Et j'en passe... N'y a-t-il pas un seul abonné libéral au Monde, pour rappeler que la proportion de la dépense publique rapportée au PIB n'a cessé de progresser, et qu'on ne peut donc absolument pas parler de libéralisation de l'économie et de la société, mais plutôt d'une étatisation, d'une socialisation, d'une collectivisation de l'action humaine contemporaine. Dérégulation ? en apparence peut-être, mais il n'est qu'à voir le volume de normes nouvelles produites chaque année pour constater qu'en réalité, la régulation n'a également fait que croître. Comment ces commentateurs peuvent-ils de bonne foi accuser le libéralisme de maux observés dans une société française illibérale, où la dépense publique représente plus de la moitié du PIB ? Il est vrai qu'il ne reste peut-être plus beaucoup de lecteurs libéraux de ce journal, et qu'ils préfèrent Libertas ou le Réseau LHC. Voire Mediapart, si ce n'est pour ses analyses peu libérales, du moins pour son indépendance.

2008-11-30

L'Europe en 2020

Rubin Sfadj a tagué Libertas :
Quelle Europe voulez-vous en 2020 ? Quelles doivent être les 4 priorités à mettre en œuvre dès aujourd'hui pour améliorer l'Europe, la rendre plus démocratique, plus compétitive, plus forte à l'international, plus en avant sur le développement durable, etc. ?
Une Europe libérale. Un vaste marché. Une monnaie européenne stable, à l'abri du pouvoir politique. Une Europe où chaque électeur et chaque élu aurait lu La Loi de Frédéric Bastiat. Une libre circulation des biens, des services, des capitaux, des personnes... Une Europe élargie à l'Ukraine, aux Balkans, à la Géorgie, à l'Arménie, à la Norvège et à l'Islande, s'ils le veulent. Une Europe où s'exerce une émulation fiscale et sociale entre États. Le respect du principe de subsidiarité. Le respect de la vie, de la liberté, de la responsabilité, de la propriété. Une police, une justice, une défense et une diplomatie efficaces sur tout le territoire de l'Union ; et une Union qui se limiterait à veiller à ce que ces fonctions soient effectivement assurées. Présenter une liste libérale dans chacune des 8 circonscriptions françaises aux élections européennes de 2009. 4 priorités :

- graver définitivement dans le marbre la stricte limitation de la dépense publique communautaire à 1 % du PIB européen

- adopter la Constitution européenne proposée par l'hebdomadaire The Economist le 28 octobre 2000

- exclure de l'euro les Etats qui ne se conforment pas à la totalité des critères de Maastricht (déficit < 3 % PIB, dette < 60 % PIB) pendant 10 années consécutives

- reconnaître une fois pour toutes deux langues de travail, l'anglais et le français, utiliser le latin pour les inscriptions communes, faire de Strasbourg le siège unique du Parlement européen

2008-11-27

Fra-ter-ni-té !

Après sa courte défaite face à Martine Aubry, Ségolène Royal a promis, en même temps que sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, d'organiser de nouvelles "fêtes de la fraternité".

Fra-ter-ni-té répétait-elle à Bercy, lors du premier de ces spectacles politiques d'un genre nouveau le 27 septembre 2008 ("les ultralibéraux retournent leur veste", y disait-elle d'ailleurs). Ou pas si nouveau si l'on songe aux bizarres spectacles politico-religieux des années 1790: fête de la Fédération, fête de l'Être suprême, etc.

En entendant cette incantation à la fraternité, impossible de ne pas penser à Frédéric Bastiat qui écrivait dans La Loi :
"Au bout de ses systèmes et de ses efforts, il semble que le Socialisme, quelque complaisance qu'il ait pour lui-même, ne puisse s'empêcher d'apercevoir le monstre de la Spoliation légale. Mais que fait-il ? Il le déguise habilement à tous les yeux, même aux siens, sous les noms séducteurs de Fraternité, Solidarité, Organisation, Association. Et parce que nous ne demandons pas tant à la Loi, parce que nous n'exigeons d'elle que Justice, il suppose que nous repoussons la fraternité, la solidarité, l'organisation, l'association, et nous jette à la face l'épithète d'individualistes.
Qu'il sache donc que ce que nous repoussons, ce n'est pas l'organisation naturelle, mais l'organisation forcée.
Ce n'est pas l'association libre, mais les formes d'association qu'il prétend nous imposer.
Ce n'est pas la fraternité spontanée, mais la fraternité légale.
Ce n'est pas la solidarité providentielle, mais la solidarité artificielle, qui n'est qu'un déplacement injuste de Responsabilité.
Le Socialisme, comme la vieille politique d'où il émane, confond le Gouvernement et la Société. C'est pourquoi, chaque fois que nous ne voulons pas qu'une chose soit faite par le Gouvernement, il en conclut que nous ne voulons pas que cette chose soit faite du tout. Nous repoussons l'instruction par l'État ; donc nous ne voulons pas d'instruction. Nous repoussons une religion d'État ; donc nous ne voulons pas de religion. Nous repoussons l'égalisation par l'État ; donc nous ne voulons pas d'égalité, etc. C'est comme s'il nous accusait de ne vouloir pas que les hommes mangent, parce que nous repoussons la culture du blé par l'État."

Bastiat a consacré un texte entier au thème de la fraternité : Justice et fraternité, disponible en ligne ou en livre, dont je recommande chaleureusement - fraternellement ! - la lecture à tous les participants aux fêtes de la fraternité de Ségolène Royal.


LHC @ RDB 26

Riches échanges hier à la 26e République des blogs à Paris, avec une partie des blogueurs du réseau LHC : Lomig, Rubin, Criticus, M. Pingouin, JPO avant qu'il ne file rejoindre Sabine Herold pour une émission de Frédéric Taddeï, auxquels s'était joint Aurélien Véron...

La conversation a roulé sur L'échange, le dernier film de Clint Eastwood (allez le voir !), sur Justice et fraternité de Frédéric Bastiat, sur l'article La pauvreté en régression : c'est Bono qui le rappelle ! du blog Gauche totalitaire.

La conversation a aussi porté sur l'islam et le libéralisme ; compte tenu des attentats de Bombay, la question du rapport entre islamisme et islam éclairé se pose avec acuité. Il serait intéressant de nouer des liens avec des blogueurs libéraux des pays majoritairement musulmans.

La conversation s'est poursuivie sur d'autres sujets, dont Hegel.

Post scriptum 1 : il faut rendre hommage à l'économiste Peter Schiff : voyez cette vidéo sur Objectif Liberté.

Post scriptum 2 : Le biais déflationniste avancé par les opposants à l’étalon-or peut laisser sceptique : il est compensé d’une part par une stabilisation automatique (il n’y a biais déflationniste que si la richesse produite dépasse la croissance de la masse monétaire ; or si déflation il y a, la croissance ralentit, et l’équilibre revient), d’autre part par la perspective de la mort (l’homme mortel peut différer un peu un projet ; il ne peut le différer longtemps : le temps a un prix).

2008-11-25

Journal de bord de la crise 5 : You are here

Une crise plus intense en moins de temps que la moyenne. On peut faire pire et plus long comme en 1929. Voyez cet article de FT Alphaville.

2008-11-24

Y a-t-il un économiste à l'Elysée ?

Encore une fois, le Royaume-Uni, même travailliste, donne à la France une leçon de libéralisme, de politique économique, d'économie politique, d'économie, bref, de politique.

Dès lors que le principe - discutable - d'une relance est acquis, la réduction de 17,5 à 15 % (soit de 2,5 points !) de la TVA, même temporaire, est l'une des meilleures solutions.

Certes la TVA, proportionnelle, est moins nocive que l'impôt sur le revenu, progressif. Et les "administrés" aspirent à plus de stabilité de la réglementation fiscale. Mais s'il s'agit de donner à toute la population quelques marges de manoeuvre budgétaires de plus, ce n'est pas une idée indéfendable.

En outre, l'immense avantage de cette solution d'amener la TVA à son plancher conventionnel (la TVA ne peut normalement être inférieure à 15 %, par traité...) est qu'elle ne comporte aucune distorsion de concurrence. Au contraire, elle bénéficie généralement à tous les secteurs d'activité, et réduit le coin fiscal qui préjudicie à l'initiative économique et aux transactions. Cela vaut infiniment mieux que les "aides ciblées", soumises au marchandage politique des intérêts corporatistes, envisagées par la France de Nicolas Sarkozy et l'Allemagne d'Angela Merkel, qui nous avait habitués à être plus inspirée. Ajoutons qu'on cherche la cohérence entre un "Grenelle de l'environnement" et le subventionnement de l'industrie automobile : le contribuable paie deux fois, pour des actions contradictoires.

De surcroît, la mesure de réduction de la TVA est simple d'application, sans bureaucratie ni tombereaux de réglementation nouvelle. Elle empêche de plus la démagogie consistant à présenter comme des actions nouvelles des mesures déjà votées, ce qui contribue à décrédibiliser encore la parole publique.

Si la mesure est temporaire, elle n'a pas d'effet déflationniste par procrastination : elle incite à agir avant la remontée au taux initial.

Dernier avantage : réduire les recettes a le même effet apparent (se souvenir de Bastiat : ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas...) qu'augmenter les dépenses : stimuler l'économie artificiellement par le déficit ; mais en contraignant encore les ressources du Léviathan, elle le force aussi à prendre ses responsabilités et à limiter, tôt ou tard, ses dépenses, sous peine de banqueroute.

Nota bene : Cet article ne porte que sur la baisse de la TVA : d'autres mesures envisagées dans le paquet de Gordon Brown et Alistair Darling sont dignes du parti socialiste français : hausse de l'impôt sur le revenu pour "les riches", déficit record de 118 milliards de livres en 2010, suspension de la règle d'or de l'équilibre des finances publiques sur un cycle économique jusqu'en 2015-2016, etc.
Dépenser, dépenser, dépenser un argent public qui n'est pas dans les caisses : comme en France, le résultat sera un appauvrissement réel, une banqueroute publique et/ou une relance délibérée de l'inflation (par une atteinte à l'indépendance de la BCE ou une sortie de l'euro) dans les 10 ans. Impensable ? Souvenez-vous de l'Argentine, de l'Islande, de la Hongrie. On en reparlera en 2018 ou même avant !

Liens :
- Vincent Bénard (Objectif Liberté) parie sur l'hyperinflation
- Loïc Abadie (Tropical Bear) parie sur la déflation

2008-11-23

Libertas sur Cozop

Le fil d'information de Libertas est désormais repris également dans deux journaux de Cozop : Libertariens et Réseau LHC.

2008-11-22

Get a free bank !

Entreprises publiques françaises

Ces informations ayant été sucrées par un "contributeur" sur Wikipédia, qui ne semble pas saisir la possibilité de contrôle d'une entreprise par un actionnaire minoritaire, je copie ici pour mémoire les participations connues de l'État français dans des entreprises :

L'État français détient les participations suivantes :

Ces participations sont gérées par l'Agence des participations de l'État (APE), satellite de la Direction générale du Trésor et de la Politique économique (DGTPE).

Mise à jour le 26 septembre 2008.

2008-11-21

C est vache mais bien vu

Un petit billet de FT Alphaville faisait sourire ce matin. C'est vache pour la fierté des Français, mais juste : Mon petit complexe Napoléon

Prêcher à des non convertis

Les blogueurs libéraux communiquent, interagissent, débattent, commentent... entre eux.

Et mis à part les débats de chapelles, prêchent plutôt à des convertis.

Mais comment ouvrir des espaces de dialogue, de débat d'idées sans anathèmes, faire découvrir de nouveaux horizons intellectuels à d'authentiques socialistes (je ne parle pas du PS, hein, je parle de l'idéologie socialiste), comme Skippyremi II ?

Comment les amener à remettre en cause leurs certitudes ? à découvrir la pensée libérale sans caricatures ?

Comment amener les lecteurs et auteurs des Left blogs à lire les Libertariens et vice-versa, afin d'engager un débat "utile et serein" ? Quels moyens ? Quels effets ?

2008-11-20

Ecrivains publics

"L'argent du contribuable a servi aux prix littéraires de cette année", écrit ActuaLitté.

Après un moment de surprise, le contribuable étonné découvre en effet sur le site du Centre national du livre, créé en octobre 1946 par une loi de l'Assemblée nationale constituante (composée à 22 % de socialistes et à 26 % de communistes), accessoirement une belle planque située dans un hôtel particulier de la rue de Verneuil dans le 7e arrondissement de Paris (décentralisation, avez-vous dit ?), que "chaque année le CNL attribue près de 3 millions d’euros aux auteurs et traducteurs dont les projets sont jugés remarquables".

Jugés remarquables, mais par qui ? Comme l'écrit Bastiat : "Partout le Conventionalisme classique nous montre, derrière la société passive, une puissance occulte qui, sous les noms de Loi, Législateur, ou sous cette expression plus commode et plus vague de on, meut l'humanité, l'anime, l'enrichit et la moralise".

"Le CNL bénéficie de taxes fiscales qui lui sont affectées : une redevance de 2,25 % sur la vente du matériel de reproduction et d’impression et une redevance de 0,20 % sur le chiffre d’affaires de l’édition, dont les éditeurs au CA inférieur à 76 000 € sont dispensés. Le montant global de ses interventions représente un budget de 35 millions € en 2008".

Voilà comment supprimer 35 millions d'euros de dépense publique, rendre du pouvoir d'achat aux Français, et laisser les éditeurs, les jurys de prix littéraires, les libraires et surtout les lecteurs juger quels auteurs et traducteurs sont remarquables !

Pourquoi je ne lis plus le Figaro

Pour je ne lis plus le Figaro ? Lisez cet article du Monde : Le Figaro escamote les diamants de Rachida Dati.

Comment faire confiance à un journal qui truque ses photos ? Le Figaro est peut-être encore un journal d'opinion, mais il n'est plus un journal d'information...

Mediapart est moins servile, plus indépendant. Et Cozop, pour les opinions, est plus intéressant.

2008-11-19

Politique agricole commune

Si l'on résume la politique agricole commune souhaitée par M. Barnier :
- soutien au pouvoir d'achat des consommateurs, à cause de l'envolée des prix agricoles en 2007-2008
- soutien aux agriculteurs, en raison de la chute des prix à la fin de 2008
- "régulation" des produits dérivés tels que les contrats à terme, sur les matières premières, qui sont des instruments de "spéculation financière"
- "régulation" des prix, pour éviter les fluctuations contre lesquelles les agriculteurs ne peuvent se couvrir, compte tenu de la proscription des instruments "spéculatifs"
- planification des quantités produites, avec subvention lorsque la quantité est insuffisante et compensation financière lorsque la quantité est excessive !

En bref, argent public et bureaucratie, aux dépens du contribuable présent et à venir.

L'autre solution : un marché agricole libre, la liberté des prix et de la production, et l'utilisation par les agriculteurs seuls ou associés de contrats à terme afin de stabiliser le prix de vente de leur production s'ils le souhaitent. Ni argent public, ni bureaucratie, mais un ajustement permanent de la production aux besoins, et des besoins à la production.

Journal de bord de la crise 4

Deux excellents articles sur la crise, trouvés parmi les conseils de lecture de Lomig :

2008-11-17

Relancer ? avec quel argent ?

Conclusion du G20 : il faut relancer l'économie.

Relancer ? avec quel argent ? Les caisses sont plus que vides. La prétendue relance ne pourra être financée que par un endettement supplémentaire ou par la création d'une monnaie illusoire.

Cela fait 27 ans que la France "relance", "stimule", son économie, avec le résultat que l'on sait : un chômage endémique, et des finances publiques dégradées, sans réserves permettant de faire face aux périodes de vaches maigres. Aujourd'hui où elle en aurait besoin, elle n'a pas des marges de manoeuvre.

Les plus de 3 % de déficit que la France connaîtra en 2008 et 2009 constituent déjà, en soi, une politique budgétaire de relance.

Si le G20 voulait précipiter la banqueroute des États occidentaux surendettés et déjà excessivement dépensiers, il ne s'y prendrait pas autrement.

2008-11-13

George W. Bush et le marché libre

Extraits d'un discours de George W. Bush à New York le 13 novembre 2008, en guise de préliminaire à la réunion du G20 les 14 et 15, répondant à certains thèmes développés par le tandem interventionniste Sarkozy-Guaino en disant, en somme, qu'il ne faut pas jeter le bébé [le marché libre] avec l'eau du bain [les erreurs de politique économique qui ont été commises, notamment par les sociétés quasi-étatiques Fannie Mae et Freddie Mac] :

"History has shown that the greater threat to economic prosperity is not too little government involvement in the market - but too much," Bush said, using the U.S. government's involvement in Fannie Mae (FNM) and Freddie Mac (FRE) as an example.

"While reforms in the financial sector are essential, the long-term solution to today's problems is sustained economic growth," he said. "And the surest path to that growth is free markets and free people."

"The crisis was not a failure of the free market system," Bush said. "And the answer is not to try to reinvent that system."

"Many European countries had much more extensive regulations and still experienced problems almost identical to our own"

"It would a terrible mistake to allow a few months of crisis to undermine 60 years of success."

(Sources : AP & Dow Jones)

Réseau LHC

Libertas, journal libéral francophone, a l'honneur de rejoindre le réseau de blogs politiques de qualité LHC, et se retrouve dans les valeurs de sa charte :

Libre : tout commentaire serait superflu, s'agissant d'un journal libéral ;
Humaniste : le libéralisme est un humanisme : le respect de la vie, de la liberté et de la propriété permet à chaque homme de s'épanouir ;
Critique : l'esprit critique est l'essence de l'esprit européen, critique envers les autres, critique envers soi-même.

Liens :
- Réseau LHC
- Cozop LHC
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Par ailleurs, Libertas a demandé un changement de catégorie sur Wikio, afin de passer de la rubrique "divers" à la rubrique "politique", qui paraît plus appropriée. Ce changement devrait prendre effet en décembre 2008.

2008-11-02

L'ultralibéralisme, cette école de pensée criminelle

Michel Rocard, ancien premier ministre français, député socialiste européen, dans Le Monde du 2 novembre 2008 :

"Historiquement, les libéraux - Adam Smith [1723-1790], Thomas Malthus [1766-1864], David Ricardo [1772-1823] notamment - étaient des moralistes, des gens qui avaient une pensée sociale visant à intégrer la liberté humaine dans l'organisation de la société. Pour aucun d'eux, la liberté n'était le droit de faire n'importe quoi, elle avait besoin d'être canalisée par des règles.

La crise actuelle ne remet pas en cause le libéralisme. En revanche, elle sonne le glas de l'ultralibéralisme, cette école de pensée criminelle (sic) fondée par Milton Friedman [1912-2006] qui voulait croire que l'équilibre du marché est optimal et que moins on a de règles, plus on a des chances d'arriver à 'l'optimalité'. Elle a imprégné la droite américaine et une partie de la droite européenne. Elle a heureusement épargné les chrétiens-démocrates allemands et la droite française, encore très gaulliste".

Liens :
- l'entretien complet
- citations antilibérales

"Pour Henri Guaino, le changement de statut de la Poste n'est plus d'actualité"

Les services postaux français méritent une modernisation, au service des clients, expéditeurs et destinataires.

Jean-Louis Borloo avait déjà obtenu la prolongation du monopole de deux ans jusqu'en 2011. Le nouvel oracle de la République, la sibylle de l'Élysée, Henri Guaino, fait savoir maintenant qu'il n'est désormais plus question de préparer La Poste à cette perspective en ouvrant son capital.

Quelle différence entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, sur le dossier de La Poste ?

Archives :
- Exception culturelle postale en vue ?
- Les timbres et La Poste
- Nous ne vous remercions pas
- Au nom des usagers, libéralisez les postes !
- La Poste enfin en concurrence en 2009

2008-10-31

Journal de bord de la crise 3

"Les banques françaises sous la menace d'une nationalisation partielle" ! "Au sein du gouvernement, on prépare déjà l'étape suivante : celle d'une nationalisation partielle des grandes banques. 'Le président a été très clair : si les banques ne jouent pas le jeu, il utilisera l'arme atomique', confie un proche conseiller." (Le Monde, 31 octobre 2008). La "rupture" de Nicolas Sarkozy, est-ce la rupture avec ce qu'il restait de libéralisme à l'UMP ?

Deux vidéos intéressantes.

La première, sur l'interventionnisme comme cause de la crise économique actuelle (vidéo de 7 minutes, trouvée sur le blogue du Québécois libre et créée par Un monde libre) : Crise du capitalisme ou de l'interventionnisme.
Une critique : la vidéo insiste sur l'intervention publique "active" comme cause de la crise, mais néglige les errements des acteurs privés dus à la garantie implicite ou explicite accordée par l'État (autre forme d'intervention publique, "passive" cette fois, qui ne doit pas être oubliée).



La seconde, sur la monnaie (une cinquantaine de minutes, trouvée chez les libéraux du Modem) : l'argent-dette, de Paul Grignon.
La première partie, sur l'évolution de l'émission de la monnaie, est passionnante.
En revanche, la seconde partie doit être abordée avec précaution :
1. La préconisation d'une monnaie contrôlée par le gouvernement serait concevable dans un hypothétique régime vertueux, mais compte tenu de la nature humaine, et en France socialiste, mieux vaut que l'émission de monnaie soit hors du contrôle gouvernemental... Confiée à un organe chargé d'assurer la stabilité de la valeur de la monnaie, comme la BCE. Ou bien confiée à la nature, par le retour à l'étalon-or. Ou bien en recourant à des monnaies privées en concurrence ?
2. Les théories du complot auxquelles il est fait allusion à la fin sont dangereuses à un double titre: non seulement elles ne sont jamais prouvées par ceux qui les avancent et ont des relents historiques nauséabonds, mais elles conduisent à blâmer sans preuve un petit nombre, au lieu de rappeler la responsabilité de la majorité électorale dans l'évolution illibérale du pays.


L'Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR) from Bankster on Vimeo.

Le décryptage par Arrêt sur images.net, l'excellente émission de Daniel Schneidermann, est sur le site des libéraux du Modem : "L'argent-dette" : décryptage d'une manipulation de masse, mais laquelle ?".

Il faudrait relire Jacques Rueff (Le péché monétaire de l'Occident, 1971), Milton Friedman, prix Nobel et père du monétarisme, et F. A. von Hayek (Denationalization of money, 1977), Pascal Salin (La vérité sur la monnaie, 1990), pour avoir quelques avis libéraux sur la monnaie.

Qu'est-ce que cela signifie pour l'investisseur individuel ? Pour lui, la valeur de la monnaie est une donnée exogène, sur laquelle il n'a pas prise individuellement. Il peut seulement se protéger contre la manipulation de la monnaie, en investissant en actions, dont des actions bancaires, dans l'or, l'immobilier, les œuvres d'art, et dans les placements garantis contre l'inflation (livret A, LDD, voire OATi...) sur lesquels la création monétaire, ou plutôt la dilution monétaire, n'a pas d'impact direct...

2008-10-30

Journal de bord de la crise 2

2008-10-24 : Le FMI accorde un secours de 1,65 G€ à l'Islande
2008-10-26 : Le FMI accorde un secours de 13 G€ à l'Ukraine
2008-10-28 : Le FMI accorde un secours de 12,5 G€ à la Hongrie

2008-10-29

Journal de bord de la crise 1

Un lecteur de Libertas propose de faire part de ses impressions sur la crise, et de susciter ainsi les réactions du lectorat du journal, pour le bénéfice de tous : la mer est agitée et le brouillard est épais, le risque est élevé et la visibilité est faible.

Nous n'avons guère de prise sur les décisions politiques, macro-économiques. En revanche, nous en avons chacun sur nos décisions financières personnelles, individuelles, micro-économiques.

Libertas ouvre donc une nouvelle rubrique, consacrée à la crise économique en cours, au niveau micro-économique : le journal de bord d'un investisseur réel, confronté aux turbulences des marchés, et aux actions exogènes des gouvernants.

Il livrera ses impressions sur l'évolution de la crise, son appréciation des décisions politiques, ses propres décisions ou ses simples velléités. Seul face à la tempête, aux préconisations contradictoires, aux rumeurs, aux modifications de l'environnement législatif, réglementaire, fiscal, budgétaire, monétaire, économique, financier, politique, il espère recueillir vos réactions, et susciter le débat. Cela restera aussi, après la crise, le témoignage d'une perspective libérale sur celle-ci lorsqu'il sera un peu trop facile d'avoir une lecture rétrospective d'observateur pseudo-omniscient. Il permettra de constater l'échec ou le succès des décisions macro-économiques prises par des dirigeants généralement étatistes, et l'échec ou le succès des décisions micro-économiques qu'il a prises.

Aujourd'hui, il attend. Il attend de - et s'attend à - voir l'immobilier baisser à Paris. Il ne modifie pas pour l'instant la composition de son portefeuille, composé auparavant à 50 % d'actions et à 50 % d'obligations et de SICAV monétaires (selon les principes chers à Benjamin Graham), et maintenant minoritairement d'actions du fait de la baisse des marchés d'actions.

Il vendra probablement du monétaire pour acheter des actions étrangères en décembre 2008, afin de rétablir l'équilibre de son portefeuille. Et il envisage de consacrer ses prochains dividendes, en 2009, à l'achat de métal précieux. Il veut tendre vers : 50 % d'actions, dont 1/5 d'actions étrangères (donc 10 % du total du portefeuille mobilier), et 1 à 5 % de métal précieux.

Il anticipe une hausse substantielle des prélèvements obligatoires à moyen terme pour financer les subventions annoncées, présages de dette supplémentaire ; il est tenté de s'expatrier, mais où ? Il entrevoit plusieurs scénarios dans les dix ans, pour apurer les comptes :
- soit un appauvrissement réel et significatif des Français,
- soit une banqueroute nationale, ou du moins une mise sous tutelle du FMI,
- soit une hyperinflation, dans la zone euro si l'Allemagne l'accepte, ou bien après sortie de la France de l'euro.

Des réactions ? Et vous, vous vendez tout ? Vous achetez ? Vous ne bougez pas ?

Le New Deal a prolongé la crise de 7 ans !

Conseillers du gouvernement Sarkozy et caciques du PS, Libertas vous recommande vivement cet article remarquable de Vincent Bénard: Le New Deal de Roosevelt n'a pas résolu la crise de 1929. Il l'a prolongée.

2008-10-28

Comment N. Sarkozy relance le chômage

Nicolas Sarkozy annonce à Rethel la relance des contrats aidés : 100 000 contrats subventionnés, pour 150 à 200 millions d'euros de dette supplémentaire, en plus des 230 000 contrats aidés déjà inscrits au budget de 2009. C'est ce qu'on voit. Ce qu'on ne voit pas, ce sont les emplois détruits par l'alourdissement des prélèvements obligatoires nécessaires au financement de ces subventions versées à ces emplois artificiels, par une loi injuste, qui prend aux uns pour donner aux autres. Ainsi, en voulant aider l'emploi, Nicolas Sarkozy, et son secrétaire d'État à l'emploi, Laurent Wauquiez, financent le chômage.

C'est un retour 160 ans en arrière : l'expérience des ateliers nationaux en 1848 avait déjà été un échec, une démonstration par les faits de cette erreur de raisonnement. Lisez le chapitre "Droit au travail" dans l'essai de Frédéric Bastiat, "Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas" :
« Frères, cotisez-vous pour me fournir de l'ouvrage à votre prix. » C'est le Droit au travail, le Socialisme élémentaire ou de premier degré.

« Frères, cotisez-vous pour me fournir de l'ouvrage à mon prix. » C'est le Droit au profit, le Socialisme raffiné ou de second degré.

L'un et l'autre vivent par ceux de leurs effets qu'on voit. Ils mourront par ceux de leurs effets qu'on ne voit pas.

Ce qu'on voit, c'est le travail et le profit excités par la cotisation sociale. Ce qu'on ne voit pas, ce sont les travaux auxquels donnerait lieu cette même cotisation si on la laissait aux contribuables.

En 1848, le Droit au travail se montra un moment sous deux faces. Cela suffit pour le ruiner dans l'opinion publique.

L'une de ces faces s'appelait: Atelier national.

L'autre: Quarante-cinq centimes.

Des millions allaient tous les jours de la rue de Rivoli aux ateliers nationaux. C'est le beau côté de la médaille.

Mais en voici le revers. Pour que des millions sortent il faut qu'ils y soient entrés. C'est pourquoi les organisateurs du Droit au travail s'adressèrent aux contribuables.

Or, les paysans disaient: Il faut que je paie 45 centimes. Donc, je me priverai d'un vêtement, je ne marnerai pas mon champ, je ne réparerai pas ma maison.

Et les ouvriers des campagnes disaient: Puisque notre bourgeois se prive d'un vêtement, il y aura moins de travail pour le tailleur; puisqu'il ne marne pas son champ, il y aura moins de travail pour le terrassier; puisqu'il ne fait pas réparer sa maison, il y aura moins de travail pour le charpentier et le maçon.

Il fut alors prouvé qu'on ne tire pas d'un sac deux moutures, et que le travail soldé par le gouvernement se fait aux dépens du travail payé par le contribuable. Ce fut là la mort du Droit au travail, qui apparut comme une chimère, autant que comme une injustice.
* * *

Comment relancer l'emploi ? Élaguer le code du travail et rendre aux entrepreneurs et aux chômeurs leur liberté contractuelle : liberté d'embaucher, liberté de licencier, liberté de négocier la rémunération.

2008-10-27

Frederic Lefebvre : trop de liberaux ?

"Que Dominique Strauss-Kahn connaisse parfaitement le système français et que la régulation fasse partie de ses principes est vraiment une bonne chose, à un moment où il y a beaucoup de libéraux qui détiennent des postes importants dans les institutions financières", a déclaré Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, cité par Philippe Bolopion et Alain Faujas dans leur article publié dans Le Monde.fr le 27 octobre 2008 : "Le conseil d'administration du FMI blanchit mais sermonne Dominique Strauss-Kahn".

Doit-on comprendre que l'UMP préfère les socialistes aux libéraux ? la régulation à la dérégulation ? C'est consternant.

Lien : citations antilibérales

2008-10-25

Moscou préparait la guerre en Géorgie depuis 2004

Libertas est fier d'avoir pris dès le début de la guerre de 2008 le parti du droit de la Géorgie à la souveraineté et à l'intégrité de son territoire, contre la première intervention de Moscou hors de ses frontières depuis 1979.

Le comportement des forces d'occupation russes et des milices ossètes n'a fait que confirmer le bien-fondé de cette position, en droit et en fait. Les pro-russes ont péché soit par naïveté, soit par lâcheté.

L'article du Monde publié ce jour confirme que Moscou préparait la guerre en Géorgie depuis 2004.

Lire aussi : La Russie resserre son emprise sur l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.

Lien : Géorgiens à Paris

Dessin : Les caisses ne sont toujours pas vides

2008-10-24

Commission Balladur bis

Après la commission Balladur I ("Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions"), voici la commission Balladur II ("Comité pour la réforme des collectivités locales"), installée le 22 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy.

Puissent ses travaux s'inspirer de ce passage de La Loi de Frédéric Bastiat :
"Il faut le dire : il y a trop de grands hommes dans le monde ; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l'humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s'occuper d'elle."

Fonds souverain français

Siège du fonds souverain d'Abu Dhabi

L'idée de créer un fonds souverain financé par la dette est inepte.

Les fonds souverains étrangers sont financés par des excédents et sont offensifs, destinés à investir à l'étranger; ce ne sont pas des fonds financés par endettement et destinés à faire du protectionnisme.

On veut reconstituer les fonds propres des entreprises, dit-on.

Mais pour reconstituer les fonds propres, il existe une autre méthode que les subsides de l'État : c'est de réduire l'impôt sur les sociétés, afin d'augmenter le bénéfice.

La différence entre les deux, outre les coûts de structure, c'est la maîtrise, le contrôle politique : dans un cas, chaque chef d'entreprise maîtrise sa stratégie.

Dans l'autre, c'est l'organisme public qui décidera quelle entreprise doit être recapitalisée ou pas, avec les risques d'erreurs de jugement que l'on connaît.

Est-ce une nouvelle idée de Guaino et/ou Minc pour accroître le contrôle de l'État sur l'économie ? Le président est-il convaincu ou est-ce une gesticulation démagogique habile pour donner l'illusion d'une réponse socialiste à un peuple statolâtre tout en préservant l'essentiel ?

2008-10-19

Vandalisme républicain

L'Etat mécène ? L'exception culturelle française ? Le ministère de la culture Pygmalion ? Sa Galatée est une femme battue : l'intervention publique est parfois plus vandale que mécène. 3 exemples :

- Le Palais des Tuileries, incendié par la Commune, a été démoli par la République française en 1882, après le vote d'une loi par laquelle elle s'engageait à le reconstruire. Cet engagement républicain n'a pas été tenu.

- Les salons de l'hôtel d'Argenson, chancellerie d'Orléans, ont été démontés vers 1923 par la Banque de France, qui s'est engagée à les réinstaller. Cet engagement public n'a pas été tenu.

- La ville de Nancy a escamoté la statue de Thiers, libérateur du territoire, érigée en 1879. La place Thiers continue à porter son nom, mais attend de retrouver sa statue.


2008-10-15

Ségolène Royal : la page du libéralisme est tournée

Libertas continue sa collection de citations antilibérales.

Ségolène Royal persiste et signe. Elle déclare à Matthieu Croissandeau du Nouvel Obs.com : "La page du libéralisme est tournée" (15 octobre 2008).

Lien : citations antilibérales

2008-10-14

La Loi de Frédéric Bastiat enfin rééditée

Frédéric Bastiat
broché 10,95 €
Achetez chez Lulu.com
ISBN 978-1-4092-3543-9


Qu'est-ce que la loi ? Répondant à cette question, Frédéric Bastiat, économiste et homme politique français, a écrit La Loi, son ouvrage le plus célèbre, en 1850, deux ans après la publication du Manifeste du parti communiste de Karl Marx. C’est une lecture essentielle pour les étudiants en droit et en économie, pour les élus et les électeurs, pour les hommes de loi et les citoyens... 15 000 exemplaires de ce texte sont vendus chaque année aux États-Unis.

À lire et à offrir !

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Cercle Frédéric Bastiat

2008-10-05

Gold standard

Nicolas Sarkozy veut "refonder le système financier".

Vu que le bordel monétaire en particuler, financier en général, a crû avec la fin du système de Bretton Woods, prévoit-il de plaider pour le retour à l'étalon-or, par la convertibilité de l'euro ?

L'accord des 4, prélude au retour à l'Union latine ?

2008-10-04

Pour Obama

"Sans aucune volonté d'ingérence dans la politique américaine", je me suis décidé, après longue hésitation, à soutenir la candidature de Barack Obama, sans préjudice de ma sympathie pour le Parti libertarien, qui n'a cependant aucune perspective de succès en 2008.

Je ne suis pas Américain. Ce choix n'est donc pas mû par des considérations de politique intérieure, qui ne me concernent pas, mais par des considérations de politique étrangère.

L'épine dans le pied de toutes les relations internationales, depuis des décennies, est le conflit israélo-palestinien. Il est la cause ou le prétexte de nombre d'autres crises, notamment du terrorisme islamique.

Le bilan de huit ans de présidence républicain de George Bush II sur le terrain de la paix au Moyen-Orient est pire que nul, il est négatif. La promesse d'aboutir à un réglement négocié avant la fin du mandat de George W. Bush, déjà démonétisé (a "lame duck" disent les Américains), comme l'a montré le rejet parlementaire du plan Paulson I, "n'engage que ceux qui la reçoivent", et est au mieux naïve, au pire un mensonge destiné à temporiser.

Le candidat républicain John McCain prétend se démarquer de la présidence de George Bush II, mais il n'a pris aucune position qui augure d'un progrès dans la résolution pacifique du conflit israélo-palestinien, vieux de 60 ans.

Le candidat démocrate Barack Obama n'est pas beaucoup plus clair quant à ses propositions sur le conflit israélo-palestinien, mais entre le néant républicain et la confusion démocrate, je choisis la confusion (cf. cette comparaison des positions des candidats à l'élection présidentielle de 2008).

Je pense que le parti républicain doit être sanctionné pour cette inaction coupable dans le conflit israélo-palestinien, sans même mentionner la guerre en Iraq, qui fut une erreur et reste un échec cinq ans après son déclenchement par un président sourd aux conseils avisés et amicaux de la France.

En outre, je fais davantage confiance à Joe Biden qu'à Sarah Palin en tant que vice-président des Etats-Unis. Je crois que sur ce point il n'est pas utile de développer.

On pourrait m'opposer une contradiction apparente entre la critique de l'ingérence en Iraq, et la critique de la passivité en Israël / Palestine. Or les Etats-Unis disposent déjà d'une forte influence en Israël / Palestine ; c'est l'usage qu'ils font de cette influence déjà réelle qui pose problème, comme le montrent inlassablement des organisations comme J Street, B'Tselem, La Paix maintenant, qui militent pour une prise de conscience de l'opinion internationale en général et à Washington en particulier... En outre, c'est au mépris du droit international que les Etats-Unis sont intervenus en Iraq, alors que c'est au mépris du droit international, notamment de la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies, que la situation évolue en Israël / Palestine.

Dernier point, au sujet de la politique intérieure : ce serait une erreur de croire que les Républicains sont de droite et small government, et que les Démocrates sont de gauche et big government, malgré les discours :

Peut-on dire que les démocrates sont à gauche et les républicains à droite ? Ce n'est pas si simple.
Par exemple, sous George II, c'est la première fois que l'emploi public fédéral croît plus vite que l'emploi privé depuis la seconde guerre mondiale. Politique typique d'une gauche conservatrice.
Sous Bill, jamais autant d'emplois publics fédéraux n'avaient été supprimés, et jamais l'écart avec les créations d'emplois privés n'avait été aussi grand depuis la seconde guerre mondiale. Politique typique d'une droite réformatrice.
Seul précédent, dans une proportion moindre : l'administration du républicain Eisenhower. Eh non, sous "l'ultralibéral" Reagan, on n'a pas supprimé d'emplois publics fédéraux...
Nos grilles de lectures françaises ne sont pas transposables à la politique américaine, ne nous en déplaise.
(Source : Bureau of Labor Statistics ; IHT 9 février 2008 p. 12)

Ainsi, entre des républicains qui ont fait la preuve de leur incompétence et dont John McCain ne s'est pas clairement démarqué et des démocrates qui ont su, dans le passé, faire preuve de responsabilité et dont Barack Obama accepte l'héritage, comme l'écrasante majorité des lecteurs de l'hebdomadaire libéral The Economist, je souhaite la victoire du ticket démocrate Barack Obama et Joe Biden, le 4 novembre 2008.

MB

Post scriptum : Comme l'a écrit Guy Millière, c'est loin d'être gagné ; c'est pourquoi le biais de la couverture de la campagne dans les media français est irritant : si John McCain est élu, ce qui reste possible, il sera, pour les Français, un illustre inconnu.

2008-10-03

Et ne nos inducas in tentationem...

... sed libera nos a Guaino !

Récession, nous y sommes, malgré les dénis de la Pravda gouvernementale. Immédiatement ressurgit la tentation de manquer à nos engagements budgétaires européens, qui sont aussi des engagements vis-à-vis de nous-mêmes et de nos successeurs.

La France est déjà au-delà des clous. La France est déjà au-delà de 60 %u PIB de dette publique. La France dépassera vraisemblablement les 3 % du PIB de déficit public.

Il n'est pas question de lâcher encore davantage de lest ! 3 % n'est pas un minimum de déficit public par beau temps : c'est déjà la limite supérieure du déficit autorisé, par temps de crise. Si nous cédons, nous n'aurons plus qu'à contempler le désastre après la crise. Si nous ne cédons pas, nous serons mieux armés pour reprendre notre marche vers un niveau d'activité, de croissance, d'emploi, de prospérité, plus soutenu, après la tempête.

2008-10-01

Liberalisme, crise des subprimes et plan Paulson

La crise du subprime constitue à mon sens la note du 11 septembre 2001 (qui a démarré le 9 avec l'assassinat de Massoud) et de la guerre d'Iraq.

Le citoyen-contribuable américain devra payer, d'une manière ou d'une autre, soit par la récession à court terme (en cas de refus du plan Paulson), soit par l'inflation à moyen terme (en cas d'adoption du plan Paulson).

Le citoyen-contribuable américain ne paye pas pour les spéculateurs, mais pour ses propres choix politiques passés (soutien à la guérilla islamiste de Ben Laden en Afghanistan après 1979, soutien à la guerre en Iraq). Les spéculateurs se sont contentés de profiter, de s'enrichir du fait des conséquences de ces choix stupides des dirigeants choisis par le peuple américain.

La crise des subprimes ne signe pas l'échec du capitalisme (qui va de crise en crise ; cf. la destruction créatrice de Schumpeter). Le libéralisme suppose des règles ; il n'est pas l'anarchie. Cf. Revel, dans la Grande Parade. Le libéralisme prône la liberté, mais avec son corollaire, la responsabilité. Ici, si des dirigeants prédateurs, des cambrioleurs en col blanc, se sont introduits dans les banques, les ont menées à la banqueroute en leur faisant prendre des positions excessivement risquées, ont encaissé les primes et s'en sont allés, ils doivent être personnellement sanctionnés.

La dichotomie d'Henri Guaino entre la barbarie du marché et la civilisation du capitalisme est conceptuellement erronée. Il en vient à prôner une sorte de capitalisme d'Etat ; ne voulant pas du marché libre, veut-il se passer de marché ou veut-il un marché administré ? Le libéralisme considère que nul autre que chaque homme n'est maître de sa propre vie ; ainsi, il est libre d'agir ; et propriétaire du fruit de ses actions (et responsable du tort qu'il cause à autrui). Le marché se rapporte à la liberté de chacun. Le capital se rapporte au droit de propriété. Le marché est le lieu de l'échange, il n'est ni un dieu ni une personne. Réguler (c'est à dire réglementer) le marché, distordre les prix, c'est porter atteinte directement à la liberté de chacun d'échanger, et indirectement à la propriété de chacun, qui inclut le droit de disposer de ses biens.

Le capitalisme suppose le marché, même si le protectionnisme a toujours exercé une séduction en France et constitué une limite (cf. le Grand Méchant Marché, de Thesmar et Landier).

Ce que perçoit Henri Guaino, sans l'exprimer correctement, c'est que le marché est un lieu où doit régner le droit, la sûreté. C'est-à-dire que les transactions doivent s'exercer dans un cadre juridique qui les garantit. Ce que nul ne conteste, pas même les libéraux. La liberté de contracter n'implique évidemment pas la liberté de méconnaître ses obligations contractuelles.

Que faire ? Adopter le plan Paulson, avec des garanties (non une subvention massive, mais des ORA ; et une privatisation de ces banques nationalisées dès que les conditions de marché s'y prêteront) : entre un coût de 2000 $ par Américain et un effondrement du système bancaire, mieux vaut la première solution. Restaurer la confiance. Revenir aux fondements économiques sains d'une société libre : droit égal à la vie, à la liberté, à la propriété, et responsabilité ; fraternité volontaire ; un Etat limité aux missions de police, justice, diplomatie et défense ; une économie du travail, du capital et de l'innovation ; un marché libre permettant de définir des prix d'équilibre ; une taxation qui ne soit pas dépourvue de son corollaire : une représentation qui exerce sa mission de contrôle... Et une monnaie solide (merci à la BCE de n'avoir pas cédé à la démagogie).

Le plan Paulson contrevient-il au libéralisme ? Je répondrais en disant que je m'étonne que les anticapitalistes qui hurlent contre le marché et pour l'intervention de l'Etat en temps normal, soudain en période de crise protestent contre l'intervention de l'Etat et demandent que l'Etat n'intervienne pas et laisse le marché céder la panique (une bulle spéculative à l'envers, une exubérance irrationnelle vers le bas) et mener à l'effondrement du système bancaire. Leur objectif n'est pas la prospérité commune, mais, idéologiquement, d'abattre le libéralisme.

On dit que la crise est causée par le marché, alors qu'il ne fait que traduire de mauvaises décisions politiques : Freddie Mac et Fannie Mae étaient des quasi-agences gouvernementales américaines ; et l'excès de liquidité mises sur le marché par la Fed pour noyer la crise du 11 septembre puis financer la guerre d'Iraq par l'inflation, encourageant les spéculateurs à prendre des risques démesurés et les Américains à emprunter excessivement pour se loger et consommer.

Une crise rebat les cartes. Au total, il y aura un appauvrissement des Américains (au moins temporaire : ils ont toujours su rebondir, jusqu'à maintenant), qui aura un retentissement sur nous, Européens. Le seul moyen que nous avons de nous en sortir est de devenir un relais autonome de croissance, par le travail, l'investissement en capital et l'innovation. A nous de savoir racheter les actifs actuellement sous-évalués. A nous de savoir diversifier nos risques. A nous de savoir ne pas reproduire les ferments de la crise américaine, à tous niveaux. En France, cela passe prioritairement par l'assainissement des finances publiques, c'est à dire par la réduction de la dépense publique, qui rendra à chacun une plus grande maîtrise de son destin et lui évitera de voir, comme en Argentine, son appauvrissement individuel résulter du fait d'erreurs politiques collectives ; et par l'émergence d'un capitalisme populaire, que devraient chercher à favoriser les prochaines vagues de privatisation.

Je terminerai en disant qu'il ne manque pas d'audace des politiciens de blâmer le court-termisme du marché (assertion erronée, cf. Thesmar et Landier, op. cit.), alors que les politiciens sont eux-mêmes coupables d'un court-termisme (induit par la courte durée de leurs mandats) qui n'a d'égal que celui des dirigeants prédateurs déjà cités.

2008-09-22

Ghost Money

Ghost Money, de Thierry Smolderen et Dominique Bertail, est le premier tome d'une série de bandes dessinées sur le trésor (imaginaire ?) du 11 septembre 2001. Pour s'occuper en attendant la sortie du prochain Largo Winch, prévue en novembre !


2008-09-21

Martine Aubry critique le libéralisme

Selon l'AFP Paris, 2008-09-20 : "Martine Aubry [conseillère d'État, maire de Lille] s'est lancée samedi à Paris à la conquête du Parti socialiste en fustigeant 'le libéralisme' et revendiquant un ancrage 'clairement à gauche' qu'elle défendra en conduisant une motion pour le congrès de Reims à la mi-novembre. (...) Elle a critiqué 'le libéralisme financier qui a envahi toute l'économie et même la société'. (...) L'ancien ministre a fustigé un 'Nicolas Sarkozy qui applique avec archaïsme strictement le modèle libéral classique'."

Lien : citations antilibérales

2008-09-19

Avortement en France en 2006

En 2006, il y a eu en France :
830 288 naissances
223 154 avortements provoqués (IVG)
soit un rapport de 1 avortement pour 3,7 naissances

En 2006, il y a eu en Lorraine :
27 538 naissances
6 640 avortements provoqués
soit un rapport de 1 avortement pour 4,1 naissances

(sources : INSEE et DREES)


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Il n'est pas inutile de rappeler ici le glissement opéré par le gouvernement Jospin, sous la présidence Chirac, en 2001 :

Avant la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 :

Ancien article L. 162-3 du code de la santé publique, abrogé : Le médecin sollicité par une femme en vue de l'interruption de sa grossesse doit, dès la première visite [*obligation*] :
1° Informer celle-ci des risques médicaux qu'elle encourt pour elle-même et pour ses maternités futures, et de la gravité biologique de l'intervention qu'elle sollicite ;
Lui remettre un dossier-guide, mis à jour au moins une fois par an, comportant notamment :
a) Le rappel des dispositions de l'article 1er de la loi n° 75-17 du 17 janvier 1975, ainsi que des dispositions de l'article L. 162-1 du présent code qui limite l'interruption de la grossesse au cas où la femme enceinte se trouve placée par son état dans une situation de détresse ;
b) L'énumération des droits, aides et avantages garantis par la loi aux familles, aux mères, célibataires ou non, et à leurs enfants, ainsi que des possibilités offertes par l'adoption d'un enfant à naître ;
c) La liste et les adresses des organismes visés à l'article L. 162-4, ainsi que des associations et organismes susceptibles d'apporter une aide morale ou matérielle aux intéressés ; (...)

Ancien article L. 162-4 du code de la santé publique, abrogé : Une femme s'estimant placée dans la situation [*de détresse*] visée à l'article L. 162-1 doit, après la démarche prévue à l'article L. 162-3, consulter [*obligatoirement*] un établissement d'information, de consultation ou de conseil familial, un centre de planification ou d'éducation familiale, un service social ou un autre organisme agréé qui devra lui délivrer une attestation de consultation.
Cette consultation comporte un entretien particulier au cours duquel une assistance et des conseils appropriés à la situation de l'intéressée lui sont apportés, ainsi que les moyens nécessaires pour résoudre les problèmes sociaux posés, en vue notamment de permettre à celle-ci de garder son enfant. A cette occasion, lui sont communiqués les noms et adresses des personnes qui, soit à titre individuel, soit au nom d'un organisme, d'un service ou d'une association, seraient susceptibles d'apporter une aide morale ou matérielle aux femmes et aux couples confrontés aux problèmes de l'accueil de l'enfant. (...)

Après la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 :

Nouvel article L. 2212-3 du code de la santé publique, en vigueur : Le médecin sollicité par une femme en vue de l'interruption de sa grossesse doit, dès la première visite, informer celle-ci des méthodes médicales et chirurgicales d'interruption de grossesse et des risques et des effets secondaires potentiels.
Il doit lui remettre un dossier-guide, mis à jour au moins une fois par an, comportant notamment le rappel des dispositions des articles L. 2212-1 et L. 2212-2, la liste et les adresses des organismes mentionnés à l'article L. 2212-4 et des établissements où sont effectuées des interruptions volontaires de la grossesse. (...)

Nouvel article L. 2212-4 du code de la santé publique, en vigueur : Il est systématiquement proposé, avant et après l'interruption volontaire de grossesse, à la femme majeure une consultation avec une personne ayant satisfait à une formation qualifiante en conseil conjugal ou toute autre personne qualifiée dans un établissement d'information, de consultation ou de conseil familial, un centre de planification ou d'éducation familiale, un service social ou un autre organisme agréé. Cette consultation préalable comporte un entretien particulier au cours duquel une assistance ou des conseils appropriés à la situation de l'intéressée lui sont apportés.

La loi de 2001, qui supprime l'obligation d'informer les femmes des aides publiques accordées aux mères et des coordonnées des personnes susceptibles de leur apporter une aide morale et matérielle, est signée par tout l'aréopage socialiste : Lionel Jospin, Laurent Fabius, Elisabeth Guigou, Marylise Lebranchu, Daniel Vaillant, Jack Lang, Marie-George Buffet, Ségolène Royal, Bernard Kouchner, Christian Paul, Nicole Péry.