2008-10-28

Comment N. Sarkozy relance le chômage

Nicolas Sarkozy annonce à Rethel la relance des contrats aidés : 100 000 contrats subventionnés, pour 150 à 200 millions d'euros de dette supplémentaire, en plus des 230 000 contrats aidés déjà inscrits au budget de 2009. C'est ce qu'on voit. Ce qu'on ne voit pas, ce sont les emplois détruits par l'alourdissement des prélèvements obligatoires nécessaires au financement de ces subventions versées à ces emplois artificiels, par une loi injuste, qui prend aux uns pour donner aux autres. Ainsi, en voulant aider l'emploi, Nicolas Sarkozy, et son secrétaire d'État à l'emploi, Laurent Wauquiez, financent le chômage.

C'est un retour 160 ans en arrière : l'expérience des ateliers nationaux en 1848 avait déjà été un échec, une démonstration par les faits de cette erreur de raisonnement. Lisez le chapitre "Droit au travail" dans l'essai de Frédéric Bastiat, "Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas" :
« Frères, cotisez-vous pour me fournir de l'ouvrage à votre prix. » C'est le Droit au travail, le Socialisme élémentaire ou de premier degré.

« Frères, cotisez-vous pour me fournir de l'ouvrage à mon prix. » C'est le Droit au profit, le Socialisme raffiné ou de second degré.

L'un et l'autre vivent par ceux de leurs effets qu'on voit. Ils mourront par ceux de leurs effets qu'on ne voit pas.

Ce qu'on voit, c'est le travail et le profit excités par la cotisation sociale. Ce qu'on ne voit pas, ce sont les travaux auxquels donnerait lieu cette même cotisation si on la laissait aux contribuables.

En 1848, le Droit au travail se montra un moment sous deux faces. Cela suffit pour le ruiner dans l'opinion publique.

L'une de ces faces s'appelait: Atelier national.

L'autre: Quarante-cinq centimes.

Des millions allaient tous les jours de la rue de Rivoli aux ateliers nationaux. C'est le beau côté de la médaille.

Mais en voici le revers. Pour que des millions sortent il faut qu'ils y soient entrés. C'est pourquoi les organisateurs du Droit au travail s'adressèrent aux contribuables.

Or, les paysans disaient: Il faut que je paie 45 centimes. Donc, je me priverai d'un vêtement, je ne marnerai pas mon champ, je ne réparerai pas ma maison.

Et les ouvriers des campagnes disaient: Puisque notre bourgeois se prive d'un vêtement, il y aura moins de travail pour le tailleur; puisqu'il ne marne pas son champ, il y aura moins de travail pour le terrassier; puisqu'il ne fait pas réparer sa maison, il y aura moins de travail pour le charpentier et le maçon.

Il fut alors prouvé qu'on ne tire pas d'un sac deux moutures, et que le travail soldé par le gouvernement se fait aux dépens du travail payé par le contribuable. Ce fut là la mort du Droit au travail, qui apparut comme une chimère, autant que comme une injustice.
* * *

Comment relancer l'emploi ? Élaguer le code du travail et rendre aux entrepreneurs et aux chômeurs leur liberté contractuelle : liberté d'embaucher, liberté de licencier, liberté de négocier la rémunération.

1 commentaire:

BLOmiG a dit…

Bravo pour ce texte juste et qui rappelle l'essentiel, en faisant appel à la langue merveilleuse de Bastiat !

a ce soir !