On est au-delà de l'antilibéralisme (réfutation argumentée), on verse dans la libéralophobie (détestation ou crainte irrationnelle). Libéralophobie : 57 occurences sur Google à ce jour. Mais je crois que ce terme ne peut que prospérer, car il décrit bien le climat intellectuel français contemporain. Contrairement à ce qu'affirment les étatistes de tout poil, le libéralisme n'est en France ni en situation d'hégémonie intellectuelle (à ce jour, ce n'est pas la pensée unique, c'est une pensée minoritaire voire marginale), ni mis en pratique, et il sert de repoussoir.
La moisson du jour : deux illustrations du libéralisme comme épouvantail irraisonné :
1. René Ricol, "médiateur du crédit" de la République française : "Je n'ai jamais eu confiance dans le libéralisme débridé pour assurer l'avenir de nos enfants. L'appât du gain est trop fort" (Le Monde.fr, 8 décembre 2008).
On appréciera le concept de libéralisme débridé, variation sur le thème bien connu du libéralisme sauvage, reflet de l'ignorance des fondements du libéralisme - qui requiert le respect de la loi ou du contrat loi des parties - hâtivement assimilé à l'anarchie. Pour leur part, les libéraux n'ont confiance ni dans le socialisme débridé, ni dans la réglementation débridée pour assurer l'avenir de leurs enfants.
2. Daniel Garrigue, député ex-UMP de Dordogne, se disant gaulliste, social et européen : "Au sein de l'UMP, les gaullistes sont de plus en plus marginalisés, on est de plus en plus dans du néolibéralisme, avec des positions qui varient au jour le jour selon l'humeur du président" (Nouvelobs.com, 5 décembre 2008). "La vérité, c'est que, dans ces régions [du grand Sud-Ouest : Poitou-Charentes, Limousin, Aquitaine, Midi-Pyrénées], où nous nous sommes implantés derrière le général de Gaulle, derrière Jacques Chaban-Delmas et derrière Jacques Chirac, le discours néolibéral et atlantiste du président de la République ne passe pas" (Le Monde.fr, 8 décembre 2008).
On cherche désespérément le libéralisme, néo- ou archéo-, dans le discours et les actes de Nicolas Sarkozy, que l'histoire retiendra comme l'un des plus grands dépensiers publics de l'histoire de France... Quant à l'incompatibilité du Sud-Ouest avec le libéralisme, Jacques de Guenin, Douce de Franclieu et les mânes de Frédéric Bastiat apprécieront !
Liens :
- Sarko & les ultralibéraux
- citations antilibérales
3 commentaires:
Excellent. Merci de noter au jour le jour les attaques pitoyables de personnalités qui n'ont pas honte d'étaler au grand jour leur inculture...!
Il faut continuer à discuter argumenter et convaincre !
à bientôt !
Quand l'inculture, la stupidité et la déformation intellectuelle deviennent une norme, moi je perds espoir !
J'aimerais quand même répondre : "l'appât du gain sera toujours trop fort"... facile à dire quand on est un politique et que l'on ne fait que courrir après tous les mandats qui se présentent !
Pour moi, faire comprendre ce qu'est le libéralisme (vraiment) est la tâche prioritaire pour le futur.
Montrer qu'on est loin de la politique keynesienne de Sarko.
Pour ma part, je ne suis plus libéral, j'ai perdu espoir.
Je suis Libertarien !
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