2009-02-23

Le président cite Bastiat

Libertas, fan de Bastiat, ne peut pas ne pas citer les derniers paragraphes du discours du président tchèque Václav Klaus à la succursale bruxelloise du Parlement européen de Strasbourg la semaine dernière, déjà repris in-extenso par Liberté Politique et linké par Expression Libre. Le président cite Bastiat, mais il s'agit du président du Conseil européen et de la République tchèque. Quand un président de la République française a-t-il cité Frédéric Bastiat la dernière fois ? Nicolas Sarkozy l'a-t-il jamais lu ?
"Ce fait est étroitement lié à la question de la prospérité. Il faut dire sincèrement que le système économique actuel de l’UE est celui de l'oppression du marché et du renforcement continu de la gestion centrale de l'économie. Bien que l'histoire nous ait prouvé plus que suffisamment que ce n'est pas la bonne direction à prendre, nous la reprenons de nouveau. Le taux limitant la spontanéité des processus de marché et celui de la réglementation politique ne cessent de croître. C'est aussi l'interprétation erronée des causes de la crise financière et économique qui contribue à ce développement, dans les derniers mois, comme si la crise était due au marché, tandis que sa cause véritable consiste justement dans le contraire – elle a été causée par la manipulation politique du marché. Encore une fois, il faut rappeler l'expérience historique de notre partie de l'Europe et la leçon que nous en avons tirée.

"Beaucoup d'entre vous connaissent certainement le nom de l'économiste français Frédéric Bastiat et sa célèbre Pétition des marchands de chandelles, qui est devenue un texte connu et aujourd'hui déjà classique dans les manuels démontrant l'absurdité de l'ingérence politique dans l'économie. Le 14 novembre 2008, la Commission européenne a exaucé la pétition réelle et non fictive des marchands de chandelles en grevant les chandelles importées de Chine de droits de douane de 66%. Je ne croyais pas qu'un texte littéraire écrit il y a 160 ans, puisse devenir une réalité, mais cela est arrivé. La conséquence inévitable de la prise de telles mesures est le retard et le ralentissement économique de l'Europe, voire le freinage de sa croissance économique. La solution ne consiste que dans la libéralisation et la dérégulation de l'économie européenne.

"Je dis tout cela en assumant ma responsabilité de l'avenir démocratique et prospérant de l'Europe. Je m'efforce de vous rappeler les principes fondamentaux sur lesquels la civilisation européenne a été construite pendant des siècles et millénaires. Des principes dont la validité est intemporelle et universelle et qui, en conséquence, devraient valoir aussi dans l'Union européenne actuelle. Je suis sûr que les citoyens des États membres souhaitent la liberté, la démocratie et la prospérité économique.

"A l'heure actuelle, le fait le plus important est manifestement l'exigence que la discussion libre sur ces affaires ne soit pas considérée comme une attaque contre l´idée-même de l'intégration européenne. Nous avons toujours cru que la démocratie authentique, qui nous a été refusée pendant quarante ans, est justement basée sur le droit de débattre ouvertement de ces questions graves, d'être entendu et de défendre la possibilité qu'a chacun de présenter son avis même s'il est différent du politiquement correct – et cela, même quand nous sommes en désaccord avec lui. Nous qui avons éprouvé l'expérience involontaire pendant la plus grande partie de nos vies que l'échange libre des idées et des opinions est une condition essentielle à la démocratie authentique, nous croyons que cette condition sera observée et respectée même dans le futur. Elle constitue l'occasion et la seule méthode de rendre l'Union européenne plus libre, plus démocratique et plus prospère."

Václav Klaus,

Parlement européen, Bruxelles,
le 19 février 2009

Source : Parlement européen

2 commentaires:

BLOmiG a dit…

Oui : c'est un grand et beau discours qu'a prononcé là Vaclav Klaus. J'ai mis la vidéo sur mon blog, pour ceux que ça intéresse..!

Unknown a dit…

Mais le pire, c'est qu'il est sifflé alors qu'il passe près de la moitié de son discours à réaffirmer son attachement à l'Union européenne !