2009-06-15

Concurrence et innovation

La concurrence est un moteur de l'innovation. Innovez ou disparaissez. Le contre-exemple ? Le Minitel français : monopolistique, jamais mis en danger par un concurrent, il est resté figé dans ses certitudes, jusqu'à l'agonie (il n'est pas encore tout à fait mort).

A l'inverse, la position dominante d'Apple, incontestablement un champion de l'innovation, est constamment remise en cause. Apple est constamment défié (challengé comme diraient nos journalistes en mal d'anglicismes). Deux exemples de concurrence saine, en matière de nouvelles technologies :

- le lancement du Palm Pre, qui va tenter de remettre en cause la suprématie de l'iPhone sur sa niche de marché ;

- le lancement d'Amazon MP3, qui vient concurrencer l'iTunes Store, sans DRM et pour moins cher (pas très hadopique, tout ça) :



Autant dire que le refus français de la concurrence nuit au progrès technologique et donc à l'économie française, au contraire de ce que croient les gouvernants, dupés par ceux qui font antichambre (lobbyistes) pour défendre les intérêts supposés, et à court terme, des oligopoles nationaux : ainsi, le gouvernement freine des quatre fers l'entrée d'un quatrième titulaire de licence de téléphone mobile depuis plusieurs années (sans craindre l'éventuel conflit d'intérêt : le directeur de cabinet du ministre de l'économie a annoncé qu'il rejoindrait bientôt France Télécom Orange...).

Comme pour le Minitel monopolistique : on croit aider France Télécom, alors qu'on lui nuit, comme d'ailleurs au consommateur, en ne mettant pas en selle un nouveau concurrent, qui risquerait d'être le trublion Free, voire, comble de l'horreur, d'être "étranger" (entendre : venir de l'un de nos partenaires européens) ! Cela ne vous étonne pas, alors qu'on parle des méfaits de l'ultralibéralisme, qu'aucun des trois opérateurs en France ne soit contrôlé par un groupe d'un autre pays européen ? Le marché unique européen n'inclut pas encore pleinement le village gaulois.

C'est aussi étonnant que de ne voir aucun bateau privé sur les berges de la Seine à Paris, à part quelques péniches patentées, alors que les quais d'Amsterdam en sont pleins (il doit y avoir de la réglementation liberticide là-dessous, mais je n'ai pas eu l'occasion ni le temps de creuser).

"[...] la clef de tout, en France, c'est l'envie" (Henry de Montherlant, Sur la noblesse en France, Le journal des débats, 1934, réédité dans Service inutile, 1963).

3 commentaires:

LOmiG a dit…

oui la concurrence ne peut être efficace que lorsque le marché est ouvert. C'est à dire quand n'importe qui est libre de venir proposer un service concurrent. ce n'est pas le cas en France. Loin de là.

Tom a dit…

Mille fois oui !

Et le pire, c'est que c'est une mentalité omniprésente !

A mon boulot par exemple, quelques collègues soutiennent mordicus que la concurrence est néfaste et qui, de toutes façons, ne mène qu'au monopole.

(Sur les monopoles, c'est sensé mais je trouve que c'est justement là que l'Etat qui doit intervenir : il doit garantir le cadre de la libre-concurrence... mais c'est un autre débat)

Et ils soutiennent que ça mène à la hausse des prix ("bah oui ! parce qu'ils s'entendent entre eux ! regarde pour la téléphonie mobile !"), aux baisses de salaires, de la qualtié des produits etc... bref, à l'immonde "ultra-libéralisme", qui a "si bien réussi aux Etats-Unis et au Royaume-Uni et à la finance".

Bien sûr, ils trouvent également que tout notre système de protection sociale est le "meilleur du monde" et que si il y a des déficits, c'est à cause des riches, des paradis fiscaux et des fraudeurs.

J'exagère sûrement un petit peu, mais disons que c'est pour marquer mon exaspération d'entendre ça partout. Mais sinon, ils sont sympas, intéressants et cultivés... et c'est ça le pire !

Tom a dit…

Mille fois oui !

Et le pire, c'est que c'est une mentalité omniprésente !

A mon boulot par exemple, quelques collègues soutiennent mordicus que la concurrence est néfaste et qui, de toutes façons, ne mène qu'au monopole.

(Sur les monopoles, c'est sensé mais je trouve que c'est justement là que l'Etat qui doit intervenir : il doit garantir le cadre de la libre-concurrence... mais c'est un autre débat)

Et ils soutiennent que ça mène à la hausse des prix ("bah oui ! parce qu'ils s'entendent entre eux ! regarde pour la téléphonie mobile !"), aux baisses de salaires, de la qualtié des produits etc... bref, à l'immonde "ultra-libéralisme", qui a "si bien réussi aux Etats-Unis et au Royaume-Uni et à la finance".

Bien sûr, ils trouvent également que tout notre système de protection sociale est le "meilleur du monde" et que si il y a des déficits, c'est à cause des riches, des paradis fiscaux et des fraudeurs.

J'exagère sûrement un petit peu, mais disons que c'est pour marquer mon exaspération d'entendre ça partout. Mais sinon, ils sont sympas, intéressants et cultivés... et c'est ça le pire !