2011-04-14

De la hausse des dividendes

La démagogie gouvernementale porte en ce moment sur le sujet des dividendes versés par les sociétés à leurs actionnaires.

Ceux-ci ont eu tendance à croître fortement ces dernières années. Pourquoi ?

Parce qu'auparavant, les actionnaires bénéficiaient d'un avoir fiscal, destiné à éviter une double imposition : la société ayant déjà été imposée à l'IS (impôt sur les sociétés), les actionnaires bénéficiaient d'un avoir fiscal destiné à ne pas alourdir l'IR (impôt sur le revenu).

L'Etat dépensier et impécunieux s'est affranchi de ce scrupule, et a supprimé cet avoir fiscal en 2004.

La rémunération nette, pour l'actionnaire, du capital qu'il a placé (rappelons qu'il aurait pu le consommer pour en tirer une satisfaction immédiate, et qu'il a renoncé à cela pour financer l'économie) et qu'il risque de perdre (la valeur des actions peut baisser, comme la crise financière en cours l'a douloureusement montré), a donc diminué.

Les entreprises, pour maintenir l'attrait du placement en actions pour les actionnaires ont donc dû, mécaniquement, augmenter le dividende versé. Sinon, les actionnaires mettraient leur argent ailleurs : obligations, comptes rémunérés, voire consommation immédiate. Les entreprises ont besoin de capital fixe pour financer leur développement à long terme.

C'est donc la hausse discrète des impôts décidée par le gouvernement, par la suppression de l'avoir fiscal sur les dividendes, qui est à l'origine de la hausse du montant des dividendes versé par les entreprises, qui s'efforcent de rétablir l'équilibre. Rappelons aux détracteurs du privé, souvent défenseurs de l'Etat, que cette hausse des dividendes a pour corollaire une forte hausse des rentrées fiscales à laquelle ces dividendes sont assujettis...

On comprend l'indignation de Laurence Parisot et du MEDEF devant les gesticulations démagogiques du gouvernement, qui s'indigne d'une hausse des dividendes qu'il a provoquée et dont il touche les bénéfices !

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