2008-05-21

De l'audace de Bertrand Delanoë

Extrait de l'article de Nicolas Barotte, Delanoë invite la gauche à accepter le libéralisme, Le Figaro, 20 mai 2008, au sujet du livre de bertrand Delanoë, intitulé De l'audace :

"Accepter le libéralisme.

"Le «sarkozysme, ce bonapartisme modéré par la désinvolture, est profondément antilibéral». Bertrand Delanoë veut reconquérir le terrain perdu par la gauche sur le plan des idées en défendant la «liberté» au sens philosophique. «M. Sarkozy se veut souverain omnipotent : le libéralisme, c'est le contraire, c'est la tolérance devant les démarches individuelles. Je suis libéral. La droite ne l'est pas. La gauche doit se réapproprier avec fierté le mot et la chose.» Pour le maire de Paris, «libertaire» qui n'a «jamais été marxiste», la gauche doit adopter «une doctrine de la liberté et de la justice dans une société imparfaite et non une doctrine de la lutte des classes qui nous promet une société égalitaire et parfaite». Il va même jusqu'à employer des mots tabous : «Si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s'ils ne tiennent plus les termes de “concurrence” ou de “compétition” pour des gros mots, c'est tout l'humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique. Il faut choisir : la synthèse est morte. Voici venu le temps des différences assumées.»

"Revendiquant l'importance de l'impôt et la place de l'État, il nuance : «Ce qui est inacceptable pour un progressiste, c'est de hisser le libéralisme au rang de fondement économique et même sociétal avec ses corollaires, désengagement de l'État et laisser-faire économique.»"

Commentaire de Libertas :

La douche écossaise : un premier paragraphe réjouissant, un second paragraphe refroidissant. Le libéralisme sans désengagement d'un Etat tentaculaire et sans laissez-faire économique, ce n'est plus du libéralisme ! Si Delanoë l'emporte, soit la droite sarkozienne conservatrice se fait piquer le libéralisme qu'elle n'ose ou ne veut revendiquer par une gauche modernisée par lui ; soit la gauche prétend être libérale tout en restant interventionniste, et on assistera au même détournement du terme qu'aux Etats-Unis... Quoi qu'il en soit, Bertrand Delanoë a osé dire "je suis libéral", ce qui ne peut que réjouir ceux qui combattent, jour après jour, la démagogie antilibérale si répandue en France.

Lien : Quelques conseils de lecture pour les socialistes en général et Bertrand Delanoë en particulier

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