2008-10-31

Journal de bord de la crise 3

"Les banques françaises sous la menace d'une nationalisation partielle" ! "Au sein du gouvernement, on prépare déjà l'étape suivante : celle d'une nationalisation partielle des grandes banques. 'Le président a été très clair : si les banques ne jouent pas le jeu, il utilisera l'arme atomique', confie un proche conseiller." (Le Monde, 31 octobre 2008). La "rupture" de Nicolas Sarkozy, est-ce la rupture avec ce qu'il restait de libéralisme à l'UMP ?

Deux vidéos intéressantes.

La première, sur l'interventionnisme comme cause de la crise économique actuelle (vidéo de 7 minutes, trouvée sur le blogue du Québécois libre et créée par Un monde libre) : Crise du capitalisme ou de l'interventionnisme.
Une critique : la vidéo insiste sur l'intervention publique "active" comme cause de la crise, mais néglige les errements des acteurs privés dus à la garantie implicite ou explicite accordée par l'État (autre forme d'intervention publique, "passive" cette fois, qui ne doit pas être oubliée).



La seconde, sur la monnaie (une cinquantaine de minutes, trouvée chez les libéraux du Modem) : l'argent-dette, de Paul Grignon.
La première partie, sur l'évolution de l'émission de la monnaie, est passionnante.
En revanche, la seconde partie doit être abordée avec précaution :
1. La préconisation d'une monnaie contrôlée par le gouvernement serait concevable dans un hypothétique régime vertueux, mais compte tenu de la nature humaine, et en France socialiste, mieux vaut que l'émission de monnaie soit hors du contrôle gouvernemental... Confiée à un organe chargé d'assurer la stabilité de la valeur de la monnaie, comme la BCE. Ou bien confiée à la nature, par le retour à l'étalon-or. Ou bien en recourant à des monnaies privées en concurrence ?
2. Les théories du complot auxquelles il est fait allusion à la fin sont dangereuses à un double titre: non seulement elles ne sont jamais prouvées par ceux qui les avancent et ont des relents historiques nauséabonds, mais elles conduisent à blâmer sans preuve un petit nombre, au lieu de rappeler la responsabilité de la majorité électorale dans l'évolution illibérale du pays.


L'Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR) from Bankster on Vimeo.

Le décryptage par Arrêt sur images.net, l'excellente émission de Daniel Schneidermann, est sur le site des libéraux du Modem : "L'argent-dette" : décryptage d'une manipulation de masse, mais laquelle ?".

Il faudrait relire Jacques Rueff (Le péché monétaire de l'Occident, 1971), Milton Friedman, prix Nobel et père du monétarisme, et F. A. von Hayek (Denationalization of money, 1977), Pascal Salin (La vérité sur la monnaie, 1990), pour avoir quelques avis libéraux sur la monnaie.

Qu'est-ce que cela signifie pour l'investisseur individuel ? Pour lui, la valeur de la monnaie est une donnée exogène, sur laquelle il n'a pas prise individuellement. Il peut seulement se protéger contre la manipulation de la monnaie, en investissant en actions, dont des actions bancaires, dans l'or, l'immobilier, les œuvres d'art, et dans les placements garantis contre l'inflation (livret A, LDD, voire OATi...) sur lesquels la création monétaire, ou plutôt la dilution monétaire, n'a pas d'impact direct...

2 commentaires:

BLOmiG a dit…

Passionnant !
merci pour ces vidéos et tous ces liens intéressants. "La vérité sur la monnaie" dort dans ma pile de bouquin, il faut vraiment que je me lance...!

à bientôt !

Rubin Sfadj a dit…

Oui, merci pour cet excellent florilège.