2009-02-06

Journal de bord de la crise 9

- Je suis désormais convaincu que nous sommes à l'aube d'un effondrement de la valeur du dollar, qui est une phase inévitable pour que les dirigeants du G20 considèrent une réforme profonde du système monétaire international. Il serait probablement souhaitable de revenir à une forme d'étalon-or. Evidemment, ce serait mieux de réformer le système monétaire avant ce tsunami financier, mais nul n'en aura le courage, et probablement nul n'en a le pouvoir.

- Je conseille à chacun de détenir 1 à 2 % de ses avoirs sous forme de métaux précieux (or ou platine).

- J'ai racheté quelques actions (Lafarge, si vous voulez savoir lesquelles).

- L'essentiel de mes dividendes de l'année seront consacrés à l'achat d'or physique ou d'un bien tangible (place de parking par exemple).

- Remarquable série d'articles de Tropical Bear sur le keynésianisme.

- Si les analyses des causes et des remèdes à la crise de 1929 divergent profondément, tout le monde s'accorde sur le rôle nocif qu'a joué à cette époque le retour du protectionnisme, qui a aggravé la situation. Pourtant, dans la crise actuelle, après avoir juré qu'il n'en serait rien, les dirigeants français cèdent aujourd'hui à cette tentation délétère : Christine Lagarde a déclaré récemment qu'il s'agissait d'un "mal nécessaire", avant de se raviser ; et Nicolas Sarkozy, hier, à la télévision, critiquait les investissements français en Tchéquie. Les Tchèques ne sont-ils pas des Européens comme nous ? Ils ont bien mérité de l'Europe, après des décennies de joug communiste, otages du rideau de fer soviétique. Imagine-t-on le gouverneur de Californie dénoncer les constructions automobiles du Michigan ? Je reconnais autant de valeur à un emploi bulgare qu'à un emploi luxembourgeois ou portugais. Attiser les jalousies nationales est un jeu antilibéral, anti-européen et dangereux.

- Les solutions ne viendront pas de l'État, mais seront individuelles : chacun doit d'abord compter sur lui-même, sur son activité propre, sur les changements nécessaires pour rester profitable. Seulement sur la profitabilité individuelle de chacun des agents économiques pourra se reconstruire une économie viable. Ne rien attendre de bon de l'Etat, qui ne sera que dépense, dette et impôt. Les aides à la consommation qui seront extorquées par la pression populaire ne seront que cautère sur une jambe de bois.

- Mise à jour 2009-02-07 : Bêtisier présidentiel : quelques erreurs significatives lors de la conférence de presse de Nicolas Sarkozy de jeudi, mises en évidence par Jean-François Couvrat ; la plus grave est l'ignorance du poids des services (financiers et non financiers) dans notre économie : les hommes politiques français ont une grande considération pour l'agriculture et l'industrie, dont ils parlent, auxquels ils manifestent leur sollicitude, visitant comices agricoles et usines, mais négligent la part la plus importante de l'économie d'aujourd'hui...

Liens :
- Objectif Liberté
- Tropical Bear
- Blogue du QL
- Peter Schiff

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