1. Consternant "dossier" du Monde sur les "paradis fiscaux", complètement biaisé : pas une voie dissonnante, pas une once de distance critique. Les références citées ? le "Réseau mondial pour la justice fiscale" (sic), Alternatives économiques, etc.
Plus de 70 territoires seraient des paradis fiscaux, à en croire ce journal ; pour donner un ordre de grandeur, 192 Etats sont membres de l'Organisation des nations unies... Ainsi, un tiers des pays du monde seraient des flibustiers fiscaux, y inclus des Etats respectables comme la Belgique, les Pays-Bas, l'Irlande, l'île Maurice (le pays le plus développé de la zone africaine !), le Liban, etc. Tous les voisins de la France, oui tous, seraient de dangereux bandits, directement ou indirectement. Telle le fou qui pense que ce sont les autres sont fous, c'est la France, récemment rappelée à l'ordre par la commission européenne, malade de sa dépense publique de 52,6 % du PIB, qui devrait s'interroger sur sa santé fiscale...
La liste des prétendus paradis fiscaux plus ou moins francophones (à en croire Le Monde) : Andorre, Monaco, Belgique, Luxembourg, Suisse, île Maurice, Liban, Seychelles, voire Israël (où 15 % de la population est francophone...).
Bref, c'est parfaitement grotesque. On y lit aussi des stupidités sans nom, telles que, je cite :
"Les centres financiers offshore, dérégulés [oh horreur],
sont vivement critiqués [s'ils sont critiqués, ils sont donc mauvais, c'est parfaitement circulaire...]
depuis qu'a éclaté la crise financière internationale. Beaucoup de produits dérivés complexes, qui sont à l'origine de la crise financière mondiale [voire],
ont été conçus ou ont transité par ces territoires [ils ont aussi été conçus et ont transité ailleurs...].
Ces places financières sont accusées [comprendre : sont coupables]
d'avoir nourri les bulles spéculatives et alimenté "la finance casino" [les banques centrales et les autorités de régulation, elles, ne seraient donc pour rien dans la crise].
Elles portent une responsabilité directe dans la crise [la conclusion logique des assertions qui précèdent ; puisqu'on vous le dit]."
Je vous renvoie à mon précédent billet sur le sujet : Paradis fiscaux
2. Deuxième sujet du jour : Heuliez. Vous n'aviez pas encore entendu parler de cette entreprise ? En dehors de toute considération sur le nouveau terrain de jeu politique de Ségolène Royal et Jean-Pierre Raffarin, les régionaux de l'étape, c'est une belle entreprise. C'est là où votre serviteur a appris une leçon qu'il a méditée : "une entreprise ne fait pas faillite parce qu'elle n'a plus de capital, elle fait faillite parce qu'elle n'a plus de trésorerie". Mais cette entreprise créative (elle a inventé les toits rétractables de la Peugeot 206 CC) a bridé son développement. Pourquoi ? En raison des entraves du code du travail français, aux funestes effets de seuil, elle évite de dépasser les 1000 salariés par site. Le code du travail produit ses effets, non pas au service des salariés, mais à leurs dépens... Heuliez, dont le rachat par l'indien Argentum Motors a échoué, va devenir, avec une promesse d'aide publique de 10 millions d'euros, l'un des cobayes du capitalisme d'Etat, ce capitalisme sans marché, appelé de ses voeux par Henri Guaino.
1 commentaire:
Bravo et merci pour ces réflexions...oui les discours que l'on peut entendre dans les grands médias sur les paradis fiscaux sont tellement englués dans la bien-pensance étatiste que ça en devient presque malsain. Pas la moindre trace de remise en cause, ou de recherche de la contradiction (qui existe pourtant)...
à bientôt
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