2011-02-02

Tragique méprise

Le Monde publie les résultats du dernière baromètre sur la "confiance en politique" : Les Français sont sans illusions sur les élus et leurs promesses.

On sait toute l'importance que revêt la confiance dans une société, et celle-ci s'effrite en France, compte tenu du dysfonctionnement des institutions régaliennes, dont les ressources sont atrophiées par la priorité folle donnée à la redistribution.

On y trouve deux idées importantes : je cite :

"La première est donc l'aggravation du sentiment de défiance. Dans un contexte général de "déclin des institutions", pour paraphraser le sociologue François Dubet, les partis politiques sont particulièrement visés. Et, à quinze mois de l'élection présidentielle, un chiffre devrait faire réfléchir les politiques : plus d'un Français sur deux ne fait confiance ni à la droite ni à la gauche pour résoudre ses problèmes."
On le comprend aisément : le PS est socialiste, l'UMP est conservateur et étatiste, et aucun parti ne fait de propositions libérales, seules à même de sortir le pays de l'ornière, y compris par la thérapie de choc qui a réussi à la Nouvelle-Zélande par exemple (cf. le remarquable rapport sénatorial de 1998 sur la Nouvelle-Zélande, hélas resté lettre morte). Sauf à espérer que l'alliance AL-NC donne quelque chose, mais l'hebdo de la droite traditionnelle Valeurs actuelles l'accueille froidement.

Mais le pire est encore à venir : je cite encore :
"le besoin de plus en plus fort de "protection" : dans une société hantée par la peur du "déclassement " ou du "descenseur social", les Français attendent de plus en plus de leurs élus qu'ils les protègent. Cet appel au protectionnisme est à la fois économique et culturel."

La grande nurserie critiquée par Mathieu Laine a de beaux jours devant elle. Le plus terrible est que les Français, désemparés, s'en remettent à la protection de l'Etat, qui n'est pas compétent pour leur apporter cette protection qu'ils attendent contre les aléas de la vie. Son rôle se borne à assurer la sécurité des personnes et des biens contre les violences. Le reste relève d'autres acteurs, notamment de l'assurance. Confier l'assurance à l'Etat, c'est en faire un monopole, donc ne pas avoir une réponse optimisée par le concurrence. Tragique méprise, de s'en remettre à l'Etat pour être protégé de calamités contre lesquelles l'Etat ne peut mais.

À rebours de l'attitude néo-zélandaise que les sénateurs décrivent ainsi :
"C'est, selon les observateurs avertis, cet "individualisme entreprenant et courageux" fait de résistance à l'adversité, de dureté envers soi et de proximité avec la nature qui permet, par exemple, de comprendre l'acceptation par les fermiers de la suppression brutale des subventions agricoles. A plusieurs reprises, la Délégation l'a entendu répéter : ces derniers ont avant tout ressenti cette décision comme une "calamité naturelle" à laquelle il leur appartenait de faire face en comptant sur leurs propres forces et en démontrant leur aptitude à la surmonter."
Comment faire faire un virage à 180° à la psychologie nationale ? Le recroquevillement dessert les Français quand seul le mouvement peut les aider.

2 commentaires:

Roman Bernard a dit…

Au risque de me répéter : l'UMP n'est pas un parti conservateur. C'est un parti « progressiste » (au sens où l'entendent les socialistes).

Un article qui défend cette thèse à partir des déclarations de Jean-François Copé, qui n'est pas le premier venu à l'UMP - c'en est le dirigeant en l'absence de Sarkozy :

La croisade de Copé contre le conservatisme

L'UMP n'est pas conservatrice, elle est immobiliste, comme la gauche dont elle singe les idées.

Libertas a dit…

Les déclarations ne sont pas les actes. On peut annoncer la rupture, et ne rien changer, poursuivre la course folle de la dépense et de l'endettement et flatter les corporations au détriment du pékin moyen.

Il faudrait s'entendre sur la définition du conservatisme...