En 2013, le MES (mécanisme européen de stabilité) est appelé à succéder au FESF. Ne cherchez pas le texte français du traité MES, il n'est disponible qu'en anglais.
Si la France acceptait la modification de l'article 136 du TFUE et ratifiait le traité MES, comme elle s'est engagée à le faire avant le 31 décembre 2012, elle commettrait une double erreur, qui serait une double faute de ses dirigeants, présents et à venir.
1. Dans un premier temps, la France serait amener à creuser son déficit déjà abyssal pour répondre aux appels de capital initiaux et ultérieurs du MES, afin de financer les transferts destinés à payer les dettes des Grecs et des autres peuples impécunieux, l'amenant plus près encore du précipice qu'elle ne l'est aujourd'hui.
2. Dans un second temps, la France, voyant sa note de crédit dégradée, comme cela arrivera inéluctablement, au plus tard après l'élection présidentielle du printemps 2012, serait amenée à recourir elle-même aux fonds du MES - si tant est que cette hypothèse ait un sens, car nous serions alors à
un stade avancé de la crise de l'endettement public, et l'euro se serait alors déjà vraisemblablement disloqué. Le recours aux fonds du MES est soumis à une "stricte conditionnalité de politique économique". En français (langue oubliée des auteurs des textes qui engagent la France, au mépris de l'article 2 de la constitution et de l'ordonnance de Villers-Cotterêts), cela signifie que si la France recourait au MES, sa politique économique ne serait plus décidée à Paris, mais à Luxembourg (siège du MES), à Bruxelles (où le MES a la faculté d'ouvrir un bureau de liaison), et surtout à Berlin (qui disposera de 27 % du capital du MES).
La France est gravement en difficulté. Elle ne doit plus verser des fonds - qu'elle emprunte ! - dans le tonneau des Danaïdes grec. Et le jour où elle sera acculée, c'est à elle, souverainement, d'en tirer les conséquences, et de se réformer en profondeur, par des décisions prises en France, par les Français ; la France ne doit pas s'engager à aller mendier des fonds à Berlin en contrepartie d'un assujettissement à l'Allemagne.
Les Slovaques, et en premier lieu Richard Sulík, dont il faut saluer le courage, ont sans doute raison de refuser le FESF. Comme le dit Sulík, nous n'avons pas signé pour cela : nous n'avons accepté l'euro qu'assorti du garde-fou des critères de Maastricht (3 % de déficit max et 60 % de dette max) ; nous n'avons certainement pas signé pour cette prime aux plus mauvais hommes politiques que constitue le MES, qui est la plus mauvaise incitation qui soit : "Faites ce que vous voudrez, ne vous inquiétez pas, nous vous renflouerons ! Et bien sûr, le pire qui puisse vous arriver est de perdre une élection, votre responsabilité ne sera jamais mise en cause...".
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