2009-03-02

Paint it black !

(Reprise d'un commentaire fait chez Rubin)

Je ne sais si la remarque de Rubin s'adresse à Libertas, qui s'est "contenté de reprendre le code HTML du blackout" sans plus d'explication (mais non sans réflexion)... Le manque de temps fait qu'on ne peut pas tout développer, même si l'on tient à prendre part à un mouvement civique dans les jours qui précèdent le nouvel examen du texte au Parlement.

1. Je me réjouis de l'existence de l'excellente Quadrature du Net : je suis depuis longtemps le travail d'EFF (Electronic Frontier Foundation) aux EUA, au service de la liberté d'expression sur internet, et je suis plus qu'heureux que la Quadrature du Net, qui bénéficie d'ailleurs du soutien de l'EFF, mène désormais un combat comparable en terrrain européen et francophone.

2. J'ai quelques réticences à joindre ma voix à celle des pirates qui s'opposent à ce texte, parce que premièrement je respecte éminemment le droit de propriété, et deuxièmement je n'ai pas encore pu me forger une opinion éclairée sur la question, fort débattue, de la propriété intellectuelle.

3. Cet appui à la Quadrature du Net étant affirmé, et cette réserve sur la nécessaire sanction de la violation du droit de propriété, sous réserve qu'il soit fondé, étant posée, j'exprime mon désaccord avec le projet de loi dit HADOPI en l'état : je suis hostile à la création d'une autorité administrative supplémentaire et surtout à la tentative rampante de l'Etat de filtrer internet (après la tentative pour le moment avortée de labélisation étatique des blogs, et les propos de M. Lefebvre sur les dangers d'internet qui justifierait l'intervention de l'Etat-nurserie), notamment par l'établissement d'une "liste blanche" de sites fréquentables. La responsabilité éducative appartient aux parents avant tout ; les technologies de filtrage privé optionnel existent ; je ne souhaite pas voir l'Etat s'engager dans une compétition technologique afin de régenter internet, ce qui serait aussi vain que la lutte contre les Etats souverains fiscalement paradisiaques. Pour résumer, je refuse que la France adopte la législation la plus restrictive du monde libre pour "réguler" internet ; la Nouvelle-Zélande y a renoncé ; et une proposition similaire de fournir un "clean feed" (un flux propre) a suscité une vague de protestation contre la censure en Australie.

Et je me souviens avec nostalgie de la Déclaration d'indépendance du cyberespace (avec son préambule) de John Perry Barlow, qui remonte à une époque pas si lointaine : 1996.

5 commentaires:

Unknown a dit…

« la tentative pour le moment avortée de labélisation étatique des blogs »

Elle est de toute façon inapplicable, eu égard à l'immensité de la Toile...

Rubin Sfadj a dit…

Je me permets de faire comme toi, en reprenant le commentaire que j'ai publié en réponse au tien ;-) :

Salut Libertas. En ce qui te concerne je sais bien que la réflexion ne manque pas ! D'ailleurs, nous sommes assez largement sur la même ligne, en l'occurrence. Il n'est pas acceptable que la propriété intellectuelle serve de prétexte au flicage en ligne.

Je bosse moi aussi sur un billet, c'est laborieux mais ça va venir ! ;)

Bonne soirée à toi.

BLOmiG a dit…

Bravo pour cet excellent billet.

Il est important de bien réflechir effectivement aux droits de propriétés intellectuels.

C'est un sujet délicat.

Unknown a dit…

Cher homonyme, vous devez savoir qu'un parti du même nom que votre blog tient des positions comparables aux vôtres en la matière. C'est un hasard du calendrier électoral, mais il est judicieux que cette loi soit débattue à l'approche des élections européennes. Elle permet au mouvement de Declan Ganley de rappeler à ses potentiels électeurs français qu'il défend comme eux les libertés individuelles. Librement vôtre.

Monsieur a dit…

Cher homonyme, vous devez savoir qu'un parti du même nom que votre blog tient des positions comparables aux vôtres en la matière. C'est un hasard du calendrier électoral, mais il est judicieux que cette loi soit débattue à l'approche des élections européennes. Elle permet au mouvement de Declan Ganley de rappeler à ses potentiels électeurs français qu'il défend comme eux les libertés individuelles. Librement vôtre.